2013-05-20 11:09:24

En Espagne, quel statut pour le cours de religion ?


Le gouvernement espagnol conservateur de Mariano Rajoy a présenté une réforme de l'enseignement annulant le statut facultatif des cours de religion, rapporte le 19 mai le quotidien français "Le Figaro". L'opposition socialiste, qui avait rendu cette matière facultative en 2006, dénonce une régression et accuse le premier ministre conservateur de légiférer sous la dictée des évêques et du Vatican.

Une fois de plus, une réforme - la septième en 35 ans - de l'enseignement primaire et secondaire coupe l'Espagne en deux. Aujourd'hui, ce sont les cours de religion qui cristallisent une division qui dure depuis le retour de la démocratie. En 2006, le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero avait supprimé la matière alternative: les élèves qui ne souhaitaient pas aller en catéchèse pouvaient aller jouer dans la cour. Après la réforme du gouvernement Rajoy, les élèves devront choisir entre religion et "Valeurs culturelles et sociales"… ou étudier les deux. Et les notes de ces matières seront prises en compte pour déterminer le passage en classe supérieure ainsi que l'obtention de bourses académiques.

En Espagne, les grandes lignes de l'enseignement religieux sont fixées par un accord avec le Vatican - un quasi-concordat -, qui prévoit que les cours de catéchèse soient dispensés dans toutes les écoles, publiques comme concertadas (privées sous contrat). Les professeurs sont nommés par l'Eglise catholique et rémunérés par l'administration publique. Mais le statut de cette matière n'a cessé d'osciller, au gré des majorités politiques.

Baisse de l'évangélisation à l'école

"N'actualisez pas vos manuels, les nouveaux programmes ne dureront pas longtemps!" Avant même que la réforme de l'éducation ne soit votée par la droite, le secrétaire général du Parti socialiste (PSOE), Alfredo Pérez Rubalcaba, avertissait les éditeurs espagnols. Si elle revient au gouvernement, la gauche, aujourd'hui dans l'opposition, révoquera la loi présentée par le gouvernement Rajoy.

L'Eglise catholique a vu décroître l'intérêt pour ses enseignements. À la rentrée 2000, 83 % des élèves de l'école primaire et 64 % des collégiens s'inscrivaient aux cours de religion. En 2009, ils n'étaient plus, respectivement, que 74 % et 54 %. La gauche, du coup, accuse la droite de céder aux exigences des évêques, soucieux d'enrayer la baisse de l'évangélisation à l'école. (apic/figaro)

(Photo: Mariano Rajoy, premier ministre espagnol)







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