Appel du Vatican à la libération des deux évêques d'Alep
Après l'appel en début de semaine des chefs des Eglises de Jérusalem réclamant la
libération immédiate de deux évêques métropolitains d’Alep enlevés par des hommes
armés, le Vatican intervient à son tour par le biais de l’observateur permanent du
Saint-Siège auprès des Nations Unies à New York, Mgr Francis A. Chullikatt. Le diplomate
du Vatican souligne la nécessité d’une solution politique au conflit qui ensanglante
le pays.
Mgr Gregorios Ibrahim, de l’Eglise syro-orthodoxe, et de Mgr Paul
Yazigi, de l’Eglise grecque-orthodoxe d’Antioche, ont été séquestrés par des rebelles
le 23 avril dernier alors qu’ils délivraient de l’aide humanitaire à quelques familles
déplacées dans la région. Leur chauffeur, un diacre, a été assassiné lors de la prise
d'otages dans une zone contrôlée par l'opposition armée, dans la région d'Alep.
Le
pape François prie pour leur libération
Dans une déclaration en date du
15 mai 2013, en réaction au vote d’une nouvelle résolution onusienne sur la situation
syrienne, le représentant du Saint-Siège a également réaffirmé la nécessité d’une
solution politique pour faire cesser le "bain de sang" dans le pays.
Souhaitant
le retour en Syrie d’une "coexistence pacifique et harmonieuse", le chef de la délégation
du Saint-Siège à l’ONU a invoqué l’aide la communauté internationale pour garantir
"la prompte libération des innocentes victimes d’enlèvement par des groupes armés",
dont les deux évêques métropolites d'Alep. Il a rappelé qu'ils sont toujours aux mains
de leurs ravisseurs. Le 23 avril dernier, peu après l’annonce de l’enlèvement des
deux prélats orientaux, le pape François avait assuré qu’il priait pour leur libération.
Le lendemain, à l’audience générale, il avait publiquement appelé les fidèles à faire
de même.
Dans son message, l’observateur du Saint-Siège auprès de l’ONU
a également demandé que soient protégées les organisations humanitaires, afin de garantir
l’accomplissement de leur travail auprès des victimes du conflit "dans la liberté
et la sérénité nécessaires". Le nonce apostolique a dénoncé le fait que les humanitaires
soient parfois "forcés d’aller à l’encontre de leur éthique professionnelle, refusant
les soins à tous les blessés, sans distinction".
Faire cesser le "bain de
sang"
Une fois encore, le Saint-Siège a insisté sur l’importance d’une
solution politique en Syrie, par le chemin de la reconstruction d’institutions basées
sur l’Etat de droit et les Droits de l’homme. La résolution 67/262, votée à l’ONU
le 15 mai et à laquelle s’est vivement opposée la Russie, a réaffirmé la volonté de
la communauté internationale d’encourager une solution politique à la guerre. En outre,
elle a reconnu la coalition d’opposition comme interlocuteur en vue d’une transition,
pour faire cesser le "bain de sang". Toutefois, cette résolution n’a aucune valeur
contraignante.
Deux jours plus tôt, Mgr Chullikatt avait par ailleurs souligné
l’importance et l’actualité du débat sur le terrorisme en Afrique, devant le Conseil
de sécurité de l’ONU. Il avait alors appelé croyants et chefs religieux à réaffirmer
avec force que "la violence au nom de la religion" était le contraire de celle-ci
et la menait à sa destruction. Il avait enfin demandé des réponses locales et internationales
pour lutter contre ce fléau, alors que des églises ont fréquemment été la cible d’attaques
dans plusieurs pays africains au cours des derniers mois. (Apic)