Pédophilie : l'Eglise belge a reçu 307 plaintes en 2012
L'Eglise catholique de Belgique a publié son rapport sur les dix "points de contact"
mis en place pour les victimes d'abus sexuels commis par des prêtres lorsqu'elles
étaient mineures. 307 plaintes ont été recueillies en 2012, dont 90 ont débouché sur
des indemnisations.
Sur ces 307 plaintes, 76% provenaient de Flandre (nord),
ce qui confirme que l'impact du scandale a été plus grand dans la région néerlandophone
du Nord de la Belgique
Lorsqu'elles se sont fait connaître, les victimes étaient
généralement relativement âgées (83% avaient plus de 40 ans et 37% plus de 60 ans)
et étaient à 76% des hommes. Les faits dénoncés se sont produits il y a plus de 30
ans dans 84% des cas. Près de la moitié des faits (45%) se sont déroulés dans des
écoles et environ 24% dans des paroisses. Selon les évêques qui ont présenté le rapport,
certaines victimes recherchaient surtout à être "écoutées", plutôt que d'être indemnisées.
90 personnes ont toutefois reçu une indemnisation, de 2.500 à 5.000 euros pour la
moitié d'entre elles. Neuf victimes de sévices répétés ou très graves ont reçu un
dédommagement de 20.000 et 25.000 euros.
Une commission parlementaire spéciale
pour éviter les prescriptions
Mis en place il y a un an, des "points de
contact" ont été créés par les diocèses et les congrégations religieuses pour répondre
directement aux victimes mineures d’abus sexuels commis dans une relation pastorale.
L'autre solution qui leur était proposée consistait à déposer un dossier auprès d'un
Centre d'Arbitrage, créé dans la foulée d'une commission parlementaire spéciale pour
s'occuper des cas de sévices trop anciens pour être traités par la justice. Si le
Centre d'arbitrage a recueilli au total 621 plaintes en 2012, beaucoup de victimes
ont mis leur confiance dans la procédure de l'arbitrage.
Après d'autres pays
comme l'Autriche, l'Allemagne ou les Etats-Unis, la Belgique avait été touchée en
avril 2010 par un énorme scandale de pédophilie au sein de l'Eglise. L'ancien évêque
de Bruges (nord), Roger Vangheluwe, avait alors avoué avoir abusé de deux de ses neveux
et avait démissionné. Dans la foulée, des milliers de témoignages avaient fait état
de cas d'abus commis par des prêtres ou des membres de congrégations religieuses depuis
des décennies en Belgique.
Confrontée à une vaste enquête judiciaire depuis
trois ans, l'Eglise belge avait décidé début 2012 de jouer la transparence en lançant
une campagne d'information appelant les victimes à se faire connaître et en s'engageant
dans un processus d'indemnisation.