2013-05-14 08:29:07

Dossier : fausse crise politique au Maroc ?


L’Istiqlal quittera-t-il ou non le gouvernement dirigé par Abdelilha Benkirane ? Le Maroc s’apprête dans les heures ou les jours à venir à connaitre le dénouement de ce qui apparait comme une crise politique. Vendredi dernier, le parti conservateur a annoncé son retrait du gouvernement de coalition dominé par le PJD, le parti justice et développement (islamiste). Parmi les raisons invoquées, l’Istiqlal juge le Premier ministre incapable de prendre en « considération la gravité de la situation économique et sociale » du pays.

Le lendemain, samedi, le roi Mohammed VI a personnellement appelé le chef de l’Istiqlal pour lui demander de revenir sur sa décision et éviter l’éclatement d’une crise. Depuis, le parti conservateur, deuxième formation politique depuis les élections législatives de 2011, convoquées dans la foulée du Printemps arabe et de réformes constitutionnelles sensées promouvoir la démocratie dans le royaume chérifien, fait patienter tout l’échiquier politique.
Les solutions à ce début de crise sont multiples : si l’Istiqlal se retire du gouvernement, soit les islamistes doivent trouver une nouvelle majorité, soit de nouvelles élections devront être organisées.

Pas d’inquiétude chez les Marocains


Mais selon Pierre Vermeuren, professeur d’Histoire contemporaine du Maghreb à la Sorbonne à Paris, « cette crise politique ne fait pas trembler les Marocains. Ce n’est pas quelque chose de très important parce que le gouvernement a des contraintes économiques et politiques très fortes d’autant qu’il partage la direction des affaires avec le palais. » RealAudioMP3

Cette crise politique révèle surtout l’état de l’économie marocaine, jugée « mauvaise » par le chercheur. « La croissance est faible, et le déficit public est important » précise-t-il. De plus, « le Premier ministre est très critiqué dans la presse et dans l’opinion ». Cette crise politique pourrait donc Cette crise politique pourrait donc être un moyen de se débarrasser d’Abdelilah Benkirane dont le parti ne constitue qu’une solution de pis-aller pour le palais royal et une grande partie de la bourgeoisie marocaine.

Le rôle joué d’ailleurs par le roi est ambigu. S’il ne veut pas donner l’impression de s’impliquer personnellement dans cette affaire sinon pour apparaitre comme médiateur et stabilisateur, ses conseillers pourraient bien agir dans l’ombre.

Propos recueillis par Olivier Tosseri

Photo : le Premier ministre Abdelilah Benkirane








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