Une nouvelle page de l’histoire religieuse a été écrite samedi à Lyon : la mise en
place des structures de l’Eglise protestante unie de France. Au terme de 5 ans de
processus d’union, suite aux synodes conjoints de Belfort, l’Église réformée de France
et l’Église évangélique luthérienne de France étaient devenues Église protestante
unie de France en 2012, remodelant ainsi une des principales composantes du protestantisme
français.
La nouvelle Église a tenu son premier synode national annuel du
8 au 12 mai au Grand Temple de Lyon. Au cours de ce premier synode, un nouveau Conseil
national a désigné samedi son président, Laurent Schlumberger, 55 ans, pasteur de
l’Eglise réformée. Par ailleurs les 200 délégués nationaux ont entamé une réflexion
sur la fin de vie. Pour l’occasion, le ministre de l'Intérieur et des Cultes Manuel
Valls a fait le déplacement jusqu’à Lyon. « Avoir choisi Lyon pour cette cérémonie
est un beau message : les racines religieuses de la ville, qui vécut intensément la
Réforme, en font un cadre propice pour cette cérémonie qui marquera l'Eglise protestante
de France », a affirmé Manuel Valls.
Une Eglise pluraliste et œcuménique
Ce
processus d’union, sans sécession marginale, est une première parmi les protestants
de France, un évènement historique alors que des raidissements identitaires sont induits
par la globalisation. L’Eglise protestante unie de France se considère comme un des
multiples visages de l’unique Église du Christ : elle est pluraliste et œcuménique.
Elle a pour raison de partager l’Évangile : elle se veut confessante et missionnaire.
Elle appelle chacun à s’engager de manière responsable et solidaire avec les autres.
"Il s'agit pour notre protestantisme de passer de la connivence au partage, (...)
d'une Eglise qui se serre les coudes à une Eglise qui ouvre les bras", a déclaré le
pasteur Schlumberger cité par l’AFP. Selon lui, le monde a changé. Les institutions
(religieuses) sont devenues marginales. En France, les personnes agnostiques et athées
sont devenues majoritaires …. Le pasteur Schlumberger appelle à une dynamique de renouvellement
et de témoignage. 250 000 croyants font désormais partie l’Eglise protestante unie
de France.