Le Père Pascal Montavit nous commente l'Evangile de ce dimanche 12 mai, septième dimanche
de Pâques.
L’Évangile
de ce dimanche nous propose de méditer sur la prière que Jésus adresse à son Père
juste avant d’entrer dans Sa Passion. Jésus lève les yeux au ciel et dit : « Je ne
te prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront
leur parole et croiront en moi » (Jn 17,20). Jésus prie donc pour nous qui avons reçu
la parole de Dieu transmise par les Apôtres. Dans cette prière de Jésus, pour moi,
aujourd’hui, trois intentions ressortent particulièrement.
Tout d’abord Jésus
dit « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (Jn
17,21). Le premier désir de Jésus est que nous soyons unis, en communion les uns avec
les autres, comme le Père et le Fils sont en communion. Le principe de toute communion,
c’est l’amour et la miséricorde. C’est donc un appel à nous pardonner les uns les
autres que Jésus nous adresse. Pardonner, c’est parfois au-delà de nos capacités humaines.
Certaines offenses font naître en nous le désir de vengeance, nous font souhaiter
du mal à nos ennemis.
Bien sûr, il est normal que justice soit faite et les
lois du pays où nous vivons sont là pour garantir l’ordre social. Ce sur quoi cependant
Jésus nous interpelle, c’est l’attitude profonde de notre cœur lorsque nous nous sentons
lésés, offensés. Est-ce que je me ferme ou est-ce que je garde la porte ouverte à
la réconciliation. Les offenses qui sont les plus douloureuses sont souvent au sein
de la famille, des proches. En ce jour, Jésus nous invite à garder une attitude de
cœur où la réconciliation est toujours possible. Il nous invite à renoncer à la vengeance.
Et si cela paraît impossible, alors demandons la Grâce d’entrer dans ce chemin de
vie et de Résurrection.
Jésus continue sa prière: «Que leur unité soit parfaite
; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé » (Jn 17,23). Cette unité à laquelle Jésus
nous appelle est donc un témoignage que les Chrétiens sont appelés à donner au monde.
Quelle autre religion dans le monde met en avant, comme le christianisme, les valeurs
d’humilité et de pardon afin que l’unité soit parfaite ? C’est bien la merveille de
notre foi que de professer un Dieu qui s’est abaissé jusqu’à mourir sur la Croix.
Il nous a montré l’exemple. Si nous-mêmes nous marchons en vérité à la suite de Jésus,
alors les hommes reconnaîtront qu’Il est le Sauveur. Seul Dieu peut donner la communion
entre les hommes. En ce jour, prions pour que l’Église offre toujours plus ce témoignage
d’amour et d’unité. Un témoignage qui est indispensable pour que la proclamation de
la Bonne Nouvelle trouve un écho favorable parmi ceux qui ne connaissent pas Jésus.
Enfin, Jésus termine sa prière ainsi : « Père juste, le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé. Je leur
ai fait connaître ton nom, et je leur ferai connaître encore » (Jn 17,25-26). Jésus
prie le Père et Il nous fait connaître le nom de Dieu afin que nous puissions nous
aussi appeler Dieu, notre Père. S’adresser à Dieu comme à un Père, c’est reconnaître
que Lui seul nous donne la vie, nous protège, est présent à nos côtés. C’est la prière
de Jésus pour nous aujourd’hui : que nous puissions nous unir à Lui et, en Lui, nous
tourner vers le Père dans un acte d’abandon total afin de lui remettre nos vies, nos
joies, nos souffrances et notre espérance. S’abandonner au Père du ciel est la source
de la joie chrétienne.