L’ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi a été condamné mercredi à
un an de prison pour fraude fiscale. La Cour d’appel de Milan a confirmé le jugement
rendu le 26 octobre dernier. Le Cavaliere est accusé d’avoir vendu des droits télévisés
et cinématographiques, d’un montant de 470 millions d’euros, via ses sociétés Fininvest
et Mediaset, en ayant recours à des sociétés «off-shore». L’ancien chef du gouvernement
s’était déjà vu infliger, en première instance, une interdiction d’exercice de toute
fonction publique pendant cinq ans.
« Une persécution judiciaire » selon
l'entourage du Cavaliere
Sans surprise, le camp Berlusconi a vertement
réagi au verdict : l'un de ses avocats, Niccolo Ghedini, a critiqué une sentence dictée
par des « préjugés » des magistrats de Milan à l'encontre de l'ex-chef de gouvernement,
qui ne s’était privé par le passé de les traiter de « communistes ». Renato Schifani,
chef de file de son parti (le PDL) au Sénat a quant à lui dénoncé « une persécution
judiciaire contre un dirigeant qui a recueilli aux dernières élections législatives
de fin février, les suffrages de 10 millions d'électeurs ».
Condamné mais
épargné ?
Mais derrière ce nouvel épisode judiciaire (Berlusconi est encore
cité dans deux procès), le Cavaliere pourrait de nouveau passer entre les gouttes.
D’abord, la condamnation de quatre ans infligée à Berlusconi a été automatiquement
réduite à un an par la loi sur l’amnistie fiscale adoptée par sa propre majorité en
2006. Ensuite, d’après les médias italiens, les accusations de fraude fiscale à l'encontre
de l’ancien président du Conseil seront prescrites entre la fin 2013 et début 2014.
De plus, le droit italien prévoit que pour les peines inférieures à moins de deux
ans, le condamné n’aille pas en prison s’il a au moins 75 ans. Même s’il les cache
derrière la chirurgie esthétique, Berlusconi ne connait pas le poids des années :
il a fêté ses 76 ans en septembre dernier.