2013-05-07 18:38:10

V I V R E L’E G L I S E


« Sans le Christ, l'Eglise ne serait qu’une simple ONG ». Ces propos du Pape lors de la messe qu’il a célébré avec les Cardinaux, après son élection, ont frappé plus d’une personne et, porté à repenser et redimensionner les visions biaisées que certains ont de l’Eglise.
En effet, bien que le Pape émérite, Benoit XVI ait insisté sur le caractère central du Christ au sein de son Eglise, on a vu durant la période du siège vacant et du conclave, combien l’élection d’un Pape était, notamment dans les médias, assimilés à celle d’une organisation internationale comme l’ONU ou de l’Union Africaine où des critères de choix sont souvent de nature d’appartenance continentale ou régionale mettant dans l’ombre l’essence même de l’Eglise qui, selon l’origine étymologique du mot, signifie l’assemblée de croyants.
En elle, Dieu " convoque " son Peuple de tous les confins de la terre. Comme le souligne le catéchisme de l’Eglise catholique, le Peuple de Dieu se distingue de tous les groupements ethniques, politiques ou culturels de l’histoire car il n’appartient en propre à aucun peuple. Dieu s’est acquis un peuple de ceux qui autrefois n’étaient pas un peuple. Ce qui semble aller au-delà de tout discours humain sur le critère d’appartenance géographique ou raciale de ses ministres.
D’ailleurs, après l’élection du Pape François, la conférence de presse tenue par le Cardinal américain Timothy Dolan était sensé éclairer sur ce point ; le choix des cardinaux, illuminés par l’Esprit Saint a porté sur « une figure de l'unité de tous les catholiques, quel que soit l'endroit où ils résident et, une Pontife qui reflète mieux les besoins de l'église et des catholiques aujourd’hui".
Avant même d’entrer en Conclave, les congrégations générales de préparation et l’homélie de la messe « PRO ELIGENDO ROMANO PONTEFICE » sont basées sur l’analyse du contexte dans lequel l’Eglise est appelée à annoncer le Christ pour discerner le profil de celui qui peut mieux répondre à ces défis.
Les premiers mots que le Pape François a prononcés pour se présenter étaient : l’évêque de Rome, une église particulière qui préside dans la charité à l’Eglise universelle en tant que siège de Pierre. En soulignant son rôle d’Evêque de Rome, le Pape François indiquait au même moment l’universalité de l’Eglise catholique car, le catéchisme nous enseigne, citant Saint Ignace d’Antioche, que les Eglises particulières sont pleinement catholiques par la communion avec l’une d’entre elles : l’Église de Rome " qui préside à la charité ". C’est l’Eglise de Rome qui, en tant que siège de Pierre, a le rôle de permettre à toutes les autres Églises de se rencontrer, de s'unir, de communier les unes avec les autres.
Et son évêque, en tant que successeur de Pierre, préside cette charité en tant qu’évêque au milieu des autres évêques, comme lui successeurs des apôtres formant ainsi la collégialité épiscopale mais, il a la particularité d’être le successeur personnel de Saint Pierre, l'apôtre à qui Jésus a confié une responsabilité spéciale sur toute l’Église. Cette collégialité se traduit notamment par la solidarité concrète entre les Églises, solidarité présidée par le successeur de Pierre.
Le catéchisme de l’Eglise entend par Église particulière, qui est tout d’abord le diocèse, une communauté de fidèles chrétiens en communion dans la foi et les sacrements avec leur évêque ordonné dans la succession apostolique. Ces Eglises particulières peuvent donc être jeunes ou anciennes selon leur date de création ; certaines d’entre elles bénéficient d’ailleurs de statut spécial comme l’Eglise de Rome, siège du successeur de Pierre ou l’Eglise ancienne de Terre Sainte pour laquelle tout chrétien est appelé à faire un geste de solidarité le vendredi saint.
Toutefois, le catéchisme nous rappelle aussi que l’Église universelle ne doit pas être comprise comme une simple somme ou fédération d’églises particulières. C’est par vocation et mission, enracinées dans une variété de terrains culturels, sociaux et humains, prenant dans chaque partie du monde des aspects et des formes d’expression diverses que se manifeste l’universalité dans la diversité de la Communauté des croyants".
Ainsi, l’unité du corps n’abolit pas la diversité des membres : " Dans l’édification du corps du Christ règne une diversité de membres et de fonctions. L’unité du Corps mystique produit et stimule entre les fidèles la charité ; elle est victorieuse de toutes les divisions humaines : " Vous tous, en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus " (Ga 3, 27-28).
MJM







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