Objectif de la conférence de Londres sur la Somalie : reconstruire le pays
Dévastée par trente ans de guerre civile, la Somalie essaye de retrouver un semblant
de normalité. Pour cela, elle a besoin de l’appui de la communauté internationale.
Une cinquantaine de pays et d’organisations internationales sont ainsi réunis à Londres
ce mardi pour participer à une conférence visant à aider le gouvernement somalien
à reconstruire le pays. Parmi les principaux axes d’action : l’amélioration des forces
de sécurité, de la police, du système judiciaire et de la gestion des finances publiques.
Joint
par Xavier Sartre, Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti et administrateur apostolique
de Mogadiscio, partage l’ensemble de ces priorités
La
Somalie est cependant loin d’être pacifiée et reste encore largement divisée en diverses
zones contrôlées par des acteurs différents. Le nord, autrement dit le Somaliland,
vit depuis de nombreuses années en complète autonomie, tout comme le Puntland, au
nord-est. Les shebab dominent encore une grande partie du centre du pays, tandis que
le gouvernement n’a la main que sur quelques villes comme Mogadiscio, la capitale.
Les alliés africains du gouvernement de Hassan Cheikh Mohamoud, l’Ethiopie et le Kenya,
se sont emparés de territoires en marge de leurs frontières. Si la piraterie n’est
plus aussi florissante qu’il y a quelques années, elle demeure toujours une activité
importante sur les côtes, notamment au nord de Mogadiscio.
Grands défis
à relever
La Somalie demeure donc un puzzle dont il est difficile de se
rendre maître. Mgr Bertin, qui s’est rendu à Mogadiscio début avril, y avait pu constater
des améliorations dans le quotidien des habitants et avait relevé des signes d’espoir
pour l’avenir du pays. Il tient surtout à ce que la communauté internationale soutienne
les fragiles institutions du pays reconnues internationalement par l’ONU et par le
Fonds Monétaire International.
Une solution fédéraliste a également la préférence
de Mgr Bertin. Elle permettrait d’agglomérer les différentes entités qui existent
du nord au sud du pays tout en respectant la diversité du pays. L’administrateur apostolique
de Mogadiscio est aussi persuadé qu’une stabilisation de la Somalie et une amélioration
de la situation tant sécuritaire qu’économique, ne peut être que bénéfique pour les
voisins immédiats du pays comme l’Ethiopie et le Kenya.
Le Royaume-Uni est
particulièrement en pointe sur le dossier somalien. Londres avait déjà accueilli une
conférence internationale en février 2012 qui s’était ensuite prolongée à Istanbul
les 31 mai et 1er juin. En avril dernier, le gouvernement britannique a rouvert une
ambassade à Mogadiscio.
(Photo : Le premier ministre britannique David Cameron
et le président somalien Hassan Sheikh Mohamed)