Deux personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées dans un attentat
sans précédent perpétré dimanche à l’occasion de l’inauguration d’une église paroissiale
à Arusha, dans le nord de la Tanzanie. Un engin a explosé sur le parvis où de nombreux
fidèles avaient pris place, la nef étant pleine.
C’était la première messe
célébrée dans cette église dont la construction était tout juste terminée. Le nonce
apostolique en Tanzanie, Mgr Francisco Padilla était présent mais il n’a pas été blessé.
« Personne ne s’y attendait – a-t-il déclaré sur notre antenne – tout le monde est
sous le choc. C’est la première fois qu’une bombe explose pendant une célébration
liturgique catholique en Tanzanie». Les autorités ont placé le nonce sous leur protection
et lui ont fait part de leurs regrets. Mgr Francisco Padilla a exprimé la solidarité
du pape avec l’Eglise catholique tanzanienne et les familles des victimes. Le gouverneur
de la province a indiqué que six personnes - deux Tanzaniens et quatre Saoudiens -
avaient été arrêtées et étaient interrogées.
Devant le parlement, le ministre
tanzanien de l’Intérieur a ajouté que d’autres personnes étaient vraisemblablement
impliquées, tandis que le chef de l’Etat a parlé « d’acte de terrorisme perpétré par
des ennemis du pays ». Les tensions religieuses vont croissant depuis plusieurs mois
dans ce pays où cohabitaient jusqu'ici pacifiquement chrétiens et musulmans. En
octobre, le chef d’une organisation non reconnue par les autorités, et plusieurs de
ses partisans avaient été arrêtés et accusés d'avoir saccagé plusieurs églises à Dar
es Salaam. Les faits les plus graves étaient jusqu'ici survenus à Zanzibar, archipel
autonome tanzanien, quasi-exclusivement musulman : un prêtre a été blessé par balles
le jour de Noël et un autre assassiné par balles en février. Une église avait été
incendiée 48 heures plus tard.
Le Kenya voisin a été la cible de nombreux attentats
récents, visant notamment des églises, des attaques attribuées à des sympathisants
des islamistes somaliens shebab, que l'armée kényane combat depuis octobre 2011 en
Somalie. La Tanzanie n'intervient pas en Somalie, mais dans un rapport des experts
de l'ONU ont averti les autorités tanzanienne en juin 2012 de la présence sur leur
sol de groupes islamistes radicaux accusés de recruter pour les shebab. (Radio Vatican
avec AFP)
(Photo : Blessés lors de l'attentat contre l'église en Tanzanie)