Fortes attentes en vue de la visite de Tawadros II au Vatican
Le pape François doit rencontrer le 11 mai prochain le patriarche copte-orthodoxe
Tawadros II à Rome. Cet entretien, inédit entre les deux nouveaux chefs des deux Eglises,
catholique et copte-orthodoxe, « pourrait avoir des résultats importants et positifs
» selon l’évêque copte-catholique, Mgr Fahim Hanna, à la tête depuis peu de l’éparchie
copte-catholique de Minya, à 250 km au sud du Caire.
Le tête-à-tête qu’auront
François et Tawadros II se tiendra quarante ans après la rencontre historique qui
avait eu lieu à Rome entre Paul VI et Chénouda III, le prédécesseur de Tawadros II.
Cet événement avait lancé un dialogue théologique entre les deux Eglises qui avait
abouti en 1988 à une déclaration commune sur la christologie, mettant ainsi fin à
des siècles d’incompréhensions et de défiance. Mais cette profession de foi commune
n’a pas eu d’effet concret, comme le regrette Mgr Hanna.
Pourtant, les choses
semblent vouloir changer, à en croire Mgr Hanna. « Tawadros II nous a souvent répété
que les pasteurs et les fidèles des Eglises en Egypte devaient commencer à se rapprocher
au niveau affectif, pastoral et dans la coopération dans la charité, laissant aux
théologiens le soin d’affronter les questions doctrinales. J’espère qu’effectivement,
la visite du nouveau patriarche soit préparée afin d'offrir une possibilité à la reprise
d’un dialogue théologique approfondi et respectueux, dans l'optique d'entreprendre
un chemin qui, un jour, puisse nous reconduire à la pleine union sacramentelle ».
Visite dans un contexte égyptien tendu
Cette visite du patriarche
copte-orthodoxe intervient alors que la situation politique, économique et sociale
en Egypte est des plus tendue. Les relations entre les coptes et le pouvoir sont de
plus, très difficiles du fait de violences entre chrétiens et musulmans. Tawadros
II a notamment contesté la version officielle des autorités concernant des affrontements
ayant eu lieu dans la cathédrale copte du Caire. Il affirme ainsi que les coptes ont
été attaqués alors qu’ils sortaient de l’église, ce qui contredit les déclarations
du gouvernement qui parlait de provocation de la part des chrétiens. Le patriarche
a regretté que rien de concret n'ait été fait pour améliorer le sort des Coptes depuis
l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans. « La société égyptienne est construite
sur des piliers qui portent la société a-t-il expliqué. Parmi ces piliers se trouvent
Al-Azhar, l'Église et le pouvoir judiciaire - qui est très important. Les juges sont
la loi. Si nous touchons à ces piliers ou les détruisons, le résultat sera l'effondrement
de la société » a-t-il mis en garde.