Strasbourg prend la défense des minorités religieuses
La nouvelle est passée presqu’inaperçue : le Conseil de l’Europe a approuvé à la quasi
unanimité, le 24 avril dernier, une Résolution sur la protection des communautés religieuses
face à la violence : « Sauvegarder les droits de l’homme en relation avec la religion
et la conviction et protéger les communautés religieuses de la violence ». Les promoteurs
du texte affichent une satisfaction mitigée. Si le contenu de la résolution est intact,
le titre a été modifié pour ménager les diverses sensibilités en particulier les plus
laïques.
Le texte, approuvé par 148 voix favorables contre 3 contraires et
7 abstentions, place la question religieuse dans le contexte plus vaste et universel
des droits de l’homme. Il rappelle aux Etats leur obligation de respecter « en rapport
avec les questions sensibles du point de vue éthique » la liberté d’expression, le
droit à l’objection de conscience des personnes et des communautés, ainsi que les
droits éducatifs des parents.
Les insitutions religieuses pourront invoquer
ce texte pour préserver leur autonomie
Cette Résolution se concentrait
initialement sur la violence perpétrée contre les minorités religieuses hors d’Europe.
Cependant, face au développement de l’hostilité antireligieuse en Europe, les députés
y ont intégré - à destination des pays européens – un rappel de certains principes
fondamentaux de la liberté de conscience et de religion actuellement menacés.
Cette
Résolution pourra être invoquée par les défenseurs des droits parentaux, en particulier
en matière d’éducation, et par les défenseurs de l’objection de conscience. Elle pourra
également être invoquée par les institutions religieuses (comme les écoles privées
et les employeurs religieux) pour préserver leur autonomie institutionnelle et morale
face aux tentatives d’imposer à ces institutions la nouvelle moralité officielle (avortement,
euthanasie, LBGT, enseignement du gender, etc).
Un climat croissant d’hostilité
et d’intolérance à l’encontre du christianisme en Europe
Dans la foulée,
Strasbourg a par ailleurs accueilli un séminaire alertant sur les nouvelles atteintes
à la liberté de conscience, causées en Europe par les lois relatives au mariage, à
l’adoption homosexuelle et à la non-discrimination. Le séminaire s’est déroulé en
présence de députés européens, d’ambassadeurs et de fonctionnaires du Conseil de l’Europe.
Un des initiateurs de ce séminaire, Grégor Puppinck, le directeur du Centre européen
pour le droit et la justice, indique que les intervenants ont notamment dénoncé le
climat croissant d’hostilité et d’intolérance à l’encontre du christianisme en Europe
et des personnes attachées à la famille et à la morale naturelle. Cette hostilité
se traduit par une violence de plus en plus ouverte et tolérée, y compris par certains
grands médias et partis politiques.
Les multiples agressions perpétrées par
des groupes tels que les Femen et l’impunité dont elles bénéficient ont été vivement
dénoncées, alors même qu’en France de nombreux manifestants pacifiques en faveur de
la famille ont fait l’objet de violences policières disproportionnées et ont été arrêtés.
Un diaporama de ces agressions et violences a été présenté et la question de l’objection
de conscience dans le cadre professionnel a été évoquée. Plusieurs députés ont convenu
de se saisir du sujet. Le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe va également
être saisi.