Nouvel appel du Pape pour la libération des deux évêques syriens
Toujours aucune nouvelle des deux évêques orthodoxes enlevés lundi en Syrie alors
qu’ils menaient une opération humanitaire. Le pape François, lors de l’audience générale,
ce mercredi matin, a demandé leur libération et demandé que cesse le « bain de sang
» en Syrie, appelant de ses vœux « une solution politique ».
Un peu plus tôt
dans la matinée, les patriarcats syriaque orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient
et grec orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient ont publié un communiqué dans lequel
ils invitent les ravisseurs « à respecter la vie de nos confrères enlevés » et « à
cesser toutes les actions qui contribuent à semer les divisions communautaires et
confessionnelles entre les enfants de la même patrie ». Mais les deux patriarches,
Mar Ignace Zakka Ier Iwas et Jean X vont plus loin, rappelant quelques points essentiels
dans ce conflit syrien si complexe. Xavier Sartre
Les idées
sont claires et énoncées avec force : tout d’abord « les chrétiens sont dans cette
région une partie intégrante du tissu des peuples qui la constituent ». Ces mêmes
chrétiens « déplorent la violence qui traverse leurs pays qui ne fait que creuser
la distance entre les citoyens de la même patrie ».
Mais au-delà de ces deux
rappels, les deux patriarches lancent un appel fort à leurs coreligionnaires à « rester
patients, à s’accrocher aux fondamentaux de leur foi, à se remettre à Dieu dont la
force réside même aussi dans nos faiblesses ». Un appel à ne pas abandonner cette
terre, comme l’avait dit lors de sa visite au Liban le pape Benoît XVI. « La défense
» de cette terre « réside dans le fait d’œuvrer pour qu’elle soit une terre d’amour
et de coexistence ».
Mais les patriarches ne s’adressent pas qu’aux leurs,
car le conflit syrien dépasse de loin les seuls frontières du pays. C’est donc « au
monde entier » qu’ils parlent pour qu’il mette « fin au drame qui se déroule en Syrie
». Mais aussi aux « Eglise chrétiennes pour qu’elles prennent une position ferme devant
les évènements en cours ». Les chrétiens de Syrie ne veulent pas être seuls face à
la tragédie en cours ; ils ne veulent surtout pas être seuls dans leur propre pays.
C’est pourquoi ils implorent « toutes les communautés musulmanes » à se joindre à
eux pour refuser la commercialisation des individus, autrement le refus des enlèvements
contre rançon, le refus des « boucliers humains lors des combats ».
C’est
donc un appel à l’unité qu’ils lancent, au-delà des religions et des communautés,
conscients que tous les Syriens, par-delà leurs différences, appartiennent à la même
nation.