L'Assemblée nationale française adopte la loi sur le mariage des personnes de même
sexe
La France est devenue le 14° pays au monde, le 9° en Europe, à instituer le mariage
entre personnes de même sexe. Le vote solennel s’est déroulé à l’Assemblée nationale.
Après 136 heures et 46 minutes de débat, le Parlement a adopté le projet de loi Taubira,
par 331 voix contre 225 et 10 abstentions. Les parlementaires UMP ont annoncé qu’ils
déposeraient un pourvoi contre la loi au Conseil constitutionnel. Selon les juristes,
le mariage ne posera aucun problème constitutionnel.
Le Conseil constitutionnel
pourrait remettre en cause la possibilité d'adoption plénière
En revanche,
certains pensent que le Conseil pourrait remettre en cause la possibilité d'adoption
plénière, qui rompt tout lien de filiation entre l'enfant et ses parents biologiques,
au motif qu'elle irait à l'encontre d'un principe du droit français de la filiation,
celui de l'altérité sexuelle. Une fois la décision du Conseil tombée, d'ici un mois
au plus, François Hollande promulguera la loi. Les premiers mariages homosexuels pourraient
être célébrés dès l’été. Dans 2 500 communes, le maire et l’ensemble de ses adjoints
se déclarent opposés à de telles unions. Ils ne pourront pas invoquer une clause de
conscience, comme l’avait un temps évoqué François Hollande qui s’est ensuite rétracté.
La
mobilisation des opposants ne faiblit pas
Mais la mobilisation des opposants
ne faiblit pas. "La manif pour tous" a maintenu un appel à manifester les 5 et 26
mai. Les rassemblements improvisés vont par ailleurs se poursuivre tandis que les
initiatives pacifiques, à l’instar du mouvement des veilleurs, fleurissent. Les opposants
au mariage gay affichent une détermination intacte. Le message est clair : « on ne
lâche rien ! ». On réfléchit déjà aux suites concrètes à donner à ce mouvement social
de protestation. Ecoutez Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita,
interrogé par Manuella Affejee
(Photo
: Le premier ministre Jean-Marc Ayrault, la ministre de la justice Christiane Taubira,
la ministre délégué aux affaires sociales, Dominique Bertinotti)