En France, le collectif « La Manif pour Tous » ne désarme pas. Une nouvelle manifestation
est prévue ce dimanche après-midi à Paris, avec sifflets et trompettes. Il s’agira
du dernier grand rassemblement contre le mariage homosexuel avant le vote de la loi,
mardi à l’assemblée nationale. La demande des opposants au texte reste inchangée:
une révision de la loi ou un référendum. Le collectif a choisi pour mots d'ordre «il
accélère, on accélère» et «François t'as plus le choix». Dans une ambiance électrique,
les organisateurs accusent le gouvernement d’avoir ignoré, dévalorisé et minimisé
ce grand mouvement social, historique par son ampleur.
La démocratie
est mise à mal selon les opposants au mariage pour tous
Dans un chat sur
LeMonde.fr, le porte-parole de la "Manif pour tous", Tugdual Derville, estime que
le rejet de la pétition contre le projet de loi a tué toute idée de démocratie participative".
Selon lui, la démocratie française est blessée. « Nous avons été traités comme de
sous-citoyens » - affirme-t-il, en dénonçant par ailleurs l’amalgame qui est fait
entre l’homophobie et l’opposition au projet de loi Taubira. Il attend de François
Hollande qu’il agisse en homme d’Etat. Pour lutter contre les débordements, les organisateurs
ont mis au point une charte rappelant les principes de «non-violence et de respect
des biens et des personnes», mise en ligne sur leur site Internet.
Les
catholiques réitèrent leur opposition à la haine et à la violence
A l'inverse
des casseurs qui veulent déstabiliser le mouvement, et des manifestants plus bruyants,
des jeunes ont choisi de faire de la résistance spirituelle. Toute la semaine, ils
ont organisé des veillées : à la lueur des bougies, les veilleurs (c’est le nom du
nouveau mouvement) ont lu et médité des textes sur la liberté intérieure, l’amour,
la lourde responsabilité des indifférents, et le destin de la France. Jeudi soir,
cependant, c'est encore 80 gardes à vue qui ont été effectuées, assorties de quelques
coups de matraque. Pour le Figaro, ce mouvement est devenu symbolique de toutes les
exaspérations, sociales, sociétales et politiques qui touchent la France. A plusieurs
reprises, des hauts responsables du Saint-Siège ont salué la mobilisation des catholiques
français contre le mariage homosexuel. Interrogé par l’agence I-media, le cardinal
Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat, s’était dit très content pour la France tandis
que le président du Conseil pontifical pour la Famille avait salué le courage des
évêques français qui ont ouvert un débat public. Benoît XVI lui-même avait demandé
aux catholiques de lutter pour la défense du mariage entre un homme et une femme dans
les pays où des projets de loi sur ce sujet sont en discussion. Dans le même temps,
l’Église condamne fermement toute forme d’homophobie ainsi que le recours à des méthodes
violentes et met en garde contre les risques de récupérations.