2013-04-19 15:56:31

L'Église philippine et la neutralité politique


Aux Philippines, l’épiscopat joue la carte de la prudence en vue des élections générales du 13 mai. Le vice-président de la Conférence des évêques catholiques a demandé au clergé et aux groupes ecclésiaux de ne pas soutenir ouvertement des candidats. L’Eglise – a averti Mgr Socrates Villegas – ne peut pas prendre parti sur la scène politique.

Dans une lettre pastorale il explique que les responsables de l’Eglise peuvent guider les électeurs sans cependant donner des consignes de vote. Quand elle prend position sur le plan politique, l’Eglise salit sa mission spirituelle avec la tâche de la mondanité. L’Eglise doit guider, elle ne doit pas dicter – met en garde le vice-président de l’épiscopat philippin.

Guider et témoigner sans ingérence dans le champ politique

Il y a quelques jours, le leader du groupe charismatique catholique El Shaddai avait lancé une campagne de sensibilisation pour convaincre les Philippins à voter pour les candidats opposés à la loi sur la santé reproductive. Fin février, le président de la Commission électorale avait demandé à l’évêque de Bacolod de retirer une affiche de la façade de la cathédrale en menaçant l’Eglise catholique de poursuites en justice pour non respect de la loi électorale.

Malgré la ferme opposition de l’Eglise catholique et de nombreuses associations pro-vie, la loi qui autorise la contraception gratuite et l'éducation sexuelle aux Philippines a été approuvée fin 2012 après un débat qui a duré treize ans. Mais elle a été bloquée, il y a un mois, par la Cour suprême du pays. Les juges ont en effet estimé qu'il leur fallait d'abord examiner un certain nombre de pétitions populaires avant de permettre son application. L'Eglise catholique s'est réjouie de ce sursis mais elle souhaite éviter les dérapages en vue du scrutin du 13 mai et ne pas s’attirer les foudres de ceux qui l’accusent d’ingérence dans la vie politique.







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