L'Eglise d'Argentine craint un affaiblissement de la démocratie
Les Evêques d’Argentine demandent au gouvernement plus de temps, davantage de consultations,
une analyse et un débat plus approfondis à propos des projets de loi cruciaux pour
les institutions du pays. C’est ce qu’indique un communiqué intitulé « Justice, démocratie
et constitution » élaboré par la centaine d’Evêques de tout le pays se trouvant cette
semaine en Assemblée sous la conduite de Mgr José Maria Aranceto, président de la
Conférence épiscopale.
Comme cela a été indiqué à l’Agence Fides par l’Eglise
locale, il est habituel que l’Assemblée publie un communiqué à la fin de sa réunion
mais cette fois, les Evêques ont voulu s’exprimer avant, vue l’importance et le caractère
critique du moment que connaît la vie politique du pays. Sont en effet en discussion
différents projets de loi concernant des thèmes cruciaux pour la démocratie tels que
la réforme de l’autorité judiciaire, que le gouvernement tente actuellement de faire
approuver au travers d’une procédure qualifiée d’express de manière à ce que le texte
soit adopté rapidement par les deux chambres du Parlement sans aucune modification.
Plus
de temps pour le débat, la discussion, la réflexion
Le communiqué des Evêques
indique que « les projets de loi actuellement en discussion afin de réformer l’exercice
de la justice comprennent des aspects qui méritent une profonde réflexion de par l’importance
du thème qu’ils traitent. C’est pourquoi nous demandons que soient réalisées d’abord
d’amples consultations, des discussions et que soit atteint un consensus cohérent
avec l’importance des modifications proposées ». « Nous sommes conscients – explique
la Conférence épiscopale – qu’en traitant rapidement les réformes significatives,
on encourt le risque d’affaiblir la démocratie républicaine, établie par notre constitution,
en ce qui concerne l’un de ses aspects fondamentaux, à savoir l’autonomie de ses trois
pouvoirs ». (Fides)
(Photo: la président d'Argentine, Cristina Kirchner)