2013-04-14 18:16:27

L'incohérence des fidèles et des pasteurs mine la crédibilité de l’Église


C’est une des quatre basiliques majeures de Rome ; c’est le lieu de sépulture de saint Paul, l’Apôtre des Gentils. Une semaine après son installation à Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome, le pape François a effectué sa première visite à Saint-Paul-hors-les-Murs, dimanche soir. Le Saint-Père est sorti du Vatican en début de soirée pour célébrer la messe à 17h30 dans cette basilique construite puis reconstruite sur le cimetière où a été enterré saint Paul après son martyre. A son arrivée, son premier geste a été de prier sur le tombeau de saint Paul. Parmi les concélébrants, le Cardinal James Harvey, archiprêtre de la basilique depuis novembre 2012, après avoir été préfet de la Maison pontificale. A la fin de la messe, le pape s’est rendu dans la chapelle du Crucifix pour vénérer une icône du 13° siècle de la Vierge Theotokos Hodigitria. C’est devant cette icône que s’est déroulé un événement fondamental pour la Compagnie de Jésus. C’est là que le 22 avril 1541 saint Ignace de Loyola et ses premiers compagnons prononcèrent leur profession religieuse solennelle.

Dans son homélie, le pape François a fustigé l’incohérence des fidèles et des pasteurs, qui mine la crédibilité de l’Église, incohérence entre ce qu’ils font et ce qu’ils disent. Il a exhorté les chrétiens à se dépouiller des idoles qui l’empêchent d’adorer le Seigneur : l’ambition, le goût du succès, le fait de se mettre soi-même au centre, la tendance à dominer les autres, la prétention d’être les seuls maîtres de notre vie. Il a rendu hommage à ceux qui, en diverses parties du monde, souffrent, à cause de l’Évangile et dont le témoignage est marqué par le prix du sang. Mais il y a aussi - a-t-il dit - les saints de tous les jours, les saints « cachés », une sorte de «classe moyenne de la sainteté », dont tous peuvent faire partie. Le nouveau pontife demande aux chrétiens d’annoncer l’Evangile avec courage et fidélité et par le témoignage de leur vie.

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Dans son homélie, le pape François a proposé une réflexion sur trois verbes liés à Saint Paul, humble et grand Apôtre du Seigneur : annoncer, témoigner, adorer. Malgré les violences et les outrages subis, les Apôtres n’ont pas eu peur d’annoncer l’Evangile de Jésus. Et nous – s’est interrogé le Souverain Pontife - sommes-nous capables de porter la Parole de Dieu dans nos milieux de vie ? Savons-nous parler du Christ, de ce qu’il représente pour nous, en famille, avec les personnes qui partagent notre vie quotidienne ? La foi naît de l’écoute, et se raffermit dans l’annonce.

Les saints « cachés », une sorte de « classe moyenne de la sainteté »

Mais le pape François a tenu également à rappeler que l’annonce de Pierre et des Apôtres n’est pas faite seulement de paroles, c’est justement par leur vie qu’ils rendent témoignage à la foi et à l’annonce du Christ. Cela vaut surtout pour les pasteurs qui ne peuvent pas paître le troupeau de Dieu s’ils n’acceptent pas d’être conduits par la volonté de Dieu là aussi où ils ne voudraient pas, s’ils ne sont pas prêts à témoigner du Christ par le don d’eux-mêmes, sans réserve, sans calculs, quelquefois au prix de leur vie. Mais cela vaut pour tous : l’Évangile doit être annoncé et il doit être témoigné.

Le Saint-Père a reconnu que le témoignage de la foi a plusieurs formes. Il y a les saints de tous les jours, les saints « cachés », une sorte de « classe moyenne de la sainteté » dont tous peuvent faire partie. Mais en diverses parties du monde, il y a aussi des personnes qui souffrent, comme Pierre et les Apôtres, à cause de l’Évangile ; il y a des personnes qui donnent leur vie pour rester fidèles au Christ par un témoignage marqué par le prix du sang.

L'incohérence des fidèles et des pasteurs mine la crédibilité de l’Église

Et le pape François a fustigé l’incohérence entre ce que disent les fidèles et les pasteurs, et ce qu’ils font, entre leur parole et leur façon de vivre mine la crédibilité de l’Église. Adorer le Seigneur veut dire lui donner la place qu’il doit avoir ; adorer le Seigneur veut dire affirmer, croire, non pas simplement en paroles, que Lui seul guide vraiment notre vie. Cela a une conséquence dans notre vie : se dépouiller de beaucoup d’idoles petites et grandes que nous avons, et dans lesquelles nous nous réfugions, dans lesquelles nous cherchons et plaçons bien des fois notre sécurité et qui nous empêchent d’adorer le Seigneur : l’ambition, le goût du succès, le fait de se mettre soi-même au centre, la tendance à dominer les autres, la prétention d’être les seuls maîtres de notre vie. Adorer c’est se dépouiller de nos idoles mêmes les plus cachées, et choisir le Seigneur comme le centre, comme la voie royale de notre vie.

Le Souverain Pontife a appelé les fidèles à suivre le Seigneur avec courage et fidélité ; à l’annoncer avec joie par la parole et par le témoignage de leur vie, dans le quotidien, à se dépouiller des nombreuses idoles et à l’adorer Lui seul.








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