L'Eglise italienne inquiète face à la crise politique
Le président de la conférence des évêques italiens réclame la constitution au plus
vite d’un gouvernement stable car la situation – dit-il – est grave. Le cardinal Angelo
Bagnasco s’est exprimé vendredi à Gênes dans le cadre d’un congrès sur la doctrine
sociale de l’Eglise face aux défis du 21° siècle. L’Eglise qui est proche de la population
constate que les gens sont épuisés et découragés surtout en raison du chômage. Il
faut faire vite et résoudre le grave problème de l’emploi qui débouche sur une crise
sociale. L’Italie a besoin, selon lui, d’être dirigée par une personnalité équilibrée,
estimée et de haut niveau.
Engluée dans une profonde récession provoquée par
une série de plans d’austérité, l’Italie est en train de battre tous ses plus mauvais
records. Patronat et syndicats italiens lancent eux aussi l’alarme sur la crise économique
et sociale «dramatique» traversée par le pays. Environ trois millions d’Italiens sans
travail, soit 11,6% de la population, ont abandonné leur recherche d’emploi, ce qui
constitue un niveau sans équivalent dans l’UE.
Impasse politique
Le
taux d’emploi de la troisième économie de la zone euro est dans le bas du classement
de l’UE, en-dessous des chiffres espagnols et grecs. Et les jeunes sont les premières
victimes de la crise. L’Italie est plongée dans une impasse politique depuis les élections
législatives du 24 février qui n’ont pas dégagé de majorité. Les trois principales
forces politiques du pays ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente. Le président
Giorgio Napolitano, dont le mandat se termine le 15 mai, a appelé les partis à collaborer.