Le Vatican continue d'estimer les écrits du rabbin Gilles Bernheim
Après la démission du Grand rabbin de France Gilles Bernheim, qui a reconnu plusieurs
plagiats et l’usurpation d’un titre d’enseignant en philosophie, le Vatican confirme
son "estime" à l’égard des écrits du responsable juif contre le "mariage homosexuel".
Alors que Benoît XVI avait amplement cité un texte du rabbin Bernheim en décembre
2012, le Pére Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège a assuré que
le jugement du Vatican n’avait "pas du tout changé".
"Benoît XVI a fait part
de son estime à l’égard de l’argumentaire exposé dans le document publié par le rabbin
Bernheim sur le mariage entre un homme et une femme", a ainsi confié le Père Federico
Lombardi. Il a rappelé que lui aussi, "plus modestement", dans l’un de ses éditoriaux
hebdomadaires, avait salué le travail du responsable juif français. "Evidemment, a
ajouté le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, cela n’a pas du tout changé,
même après les derniers évènements".
Usurpation de titre et plagiats
Gilles
Bernheim a démissionné de ses fonctions de Grand rabbin de France dans l’après-midi
du 11 avril après avoir reconnu l’usurpation du titre d’agrégé en philosophie. Il
a également reconnu plusieurs plagiats, qu’il a qualifiés "d’emprunts", dans ses ouvrages
"Quarante méditations juives" (2011), "Le souci des autres au fondement de la loi
juive" (2002) ou encore dans un récent essai contre le mariage entre personnes de
même sexe intitulé "Mariage homosexuel, homoparentalité, et adoption: ce que l’on
oublie souvent de dire".
Dans son traditionnel discours de vœux à la curie
romaine, le 21 décembre 2012, Benoît XVI avait longuement cité ce dernier texte du
rabbin Bernheim pour évoquer la menace qui pèse sur la famille, déplorant en particulier
la disparition des "figures fondamentales de l’existence humaine" que sont "le père,
la mère et l’enfant". Il s’était alors largement appuyé sur l’essai de 25 pages dans
lequel le rabbin Bernheim expliquait son hostilité au projet de loi ouvrant le mariage
et l’adoption aux couples homosexuels. Benoît XVI avait alors jugé ce traité "soigneusement
documenté et profondément touchant".
En démissionnant, Gilles Bernheim a présenté
ses excuses à la communauté juive de France, aux membres du corps rabbinique, à sa
famille et à ses proches "pour les souffrances qu’ils ont pu endurer à travers lui".
Le président du Consistoire israélite a salué cette démission, vue comme la "décision
courageuse" d’un homme qui avait donné du judaïsme "une image de rigueur conceptuelle
et d’ouverture sur la cité". (Apic/Imedia)