Le pape François, un mois après son élection, continue de susciter un véritable engouement.
La place Saint-Pierre, lors de l’audience générale du mercredi et du Regina Coeli
le dimanche, ne désemplit pas.
S’il n’a pas encore dévoilé les grandes lignes
de son action - sa seule nomination significative pour l’heure concerne celle d’un
franciscain, le Père José Rodríguez Carballo, nommé secrétaire de la Congrégation
pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de vie apostolique - le pape a
déjà imposé son style.
Un pape simple et optimiste
Son message
est empreint d’optimisme : « le Seigneur ressuscité est l’espérance qui ne déçoit
pas », « il n’y a pas de situations que Dieu ne puisse changer ». Le ton est chaleureux
: « accueille Dieu comme un ami avec confiance » , et le contact très facile comme
en témoignent les nombreuses poignées de mains et embrassades échangées avec la foule.
Le pape a également fait le choix de la simplicité et de l’accessibilité : boudant
les appartements pontificaux, il réside toujours au sein de la maison Sainte Marthe,
où il célèbre le matin la messe entouré d’employés du Vatican.
François,
le pape de la charité et de la miséricorde
Autre particularité du nouveau
pape : ses nombreux gestes en faveur des plus pauvres et des exclus. Il a par exemple
célébré la messe de la Cène du Seigneur le Jeudi Saint dans une prison pour mineurs
et manifesté le désir de rencontrer des refugiés du centre Astalli de Rome.
Tout
comme Benoît XVI, le pape François insiste sur l’importance de la « miséricorde »
et du « pardon », mais il introduit aussi dans ses homélies et discours des mots,
« tendresse » et « caresse », que nous étions peu habitués à entendre dans la bouche
d’un pape. Un langage, sur le registre de l’émotionnel, qui lui est propre et reflète,
semble-t-il, ses origines sud-américaines mais qui touche les cœurs.
Un
début de pontificat sur les traces de Benoît XVI
Un changement donc mais
dans la continuité. Et si certains évoquent aujourd’hui un virage radical, c’est oublier
que la purification de l’Eglise, l’exigence de transparence ont été voulues et imposées
par Benoît XVI. Le pape François a d’ailleurs déjà indiqué qu’il poursuivrait la ligne
de son prédécesseur allemand en agissant avec « détermination » contre les actes pédophiles
commis par des membres du clergé.
Concernant le dialogue interreligieux et
œcuménique, là aussi le pape François chemine sur les pas de ses prédécesseurs « L’Eglise
catholique est consciente de l’importance de l’amitié et du respect des hommes de
différentes traditions religieuses ». Il a également tendu la main à plusieurs reprises
aux non-croyants, certes dans un registre plus familier « fais un petit pas, Dieu
t’accueillera à bras ouverts ».
Le service au centre de la mission
Le
message du nouveau pape ne diffère donc pas sur le fond, c’est dans la forme que réside
le changement, dans la transmission de la « Bonne Nouvelle ». Et le ton, et par là
même la figure de ce pape que les cardinaux sont « allés chercher au bout du monde
», plaît et suscite aujourd’hui l’intérêt des croyants et des non-croyants.
Le
défi aujourd’hui pour le pape François, au-delà des réformes nécessaires au sein de
la curie romaine, sera de transformer cet intérêt en évangélisation, de ne plus remplir
la seule place Saint-Pierre mais aussi les Eglises du monde entier. Laissons-lui
du temps et profitons de cette joie et de cette espérance suscitées par son élection
!