Ban Ki-Moon honoré de rencontrer le pape François, « un constructeur de ponts »
Le pape François a été officiellement invité à se rendre au siège des Nations Unies
à New York, aux Etats-Unis. En fin de matinée, mardi matin, le secrétaire général
de l’ONU Ban Ki-Moon, accompagné d’une délégation d’une dizaine de personnes, a été
reçu par le pape au Vatican, au sein du Palais apostolique.
Cette rencontre
s'inscrit dans la tradition des audiences accordées par les papes aux différents secrétaires
généraux des Nations Unies et témoigne, selon un communiqué de la Salle de presse,
de l’appréciation du Saint-Siège pour le rôle central de l'Organisation dans le maintien
de la paix dans le monde, dans la promotion du bien commun de l'humanité et dans la
défense des droits fondamentaux de l'homme.
A l’issue de son entretien avec
le Pape, le secrétaire général des Nations Unies a rencontré le secrétaire d’Etat
du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, accompagné de Mgr Antoine Camilleri,
Sous-Secrétaire pour les rapports avec les Etats.
Le leader Onusien, le
sud-coréen Ban Ki-Moon a enfin tenu une conférence de presse. Il est interrogé par
notre collègue Alessandro Gisotti
«
J’ai dit à sa Sainteté que le choix de son nom – en référence à Saint François d’Assise
– est un puissant message pour tous les objectifs et les principes partagés par les
Nations Unies. Le pape rappelle ainsi à haute voix son implication envers les pauvres,
son profonds sens de l’humilité, sa passion et sa compassion pour améliorer la condition
humaine.
J’ai eu le privilège de rencontrer le pape François alors qu’il ne
manque que 1 000 jours avant l’échéance du terme fixé pour atteindre les objectifs
du millénaire pour le développement. Nous avons parlé de la nécessité de faire progresser
la justice sociale, d’accélérer le travail pour atteindre ces objectifs. C’est vital
pour les plus pauvres de ce monde.
Je me suis beaucoup réjoui de l’engagement
du pape François dans la construction de ponts entre les diverses communautés religieuses.
Je crois profondément que le dialogue interreligieux peut mener à une plus profonde
entente sur des valeurs communes, ce qui peut conduire à la tolérance et à la paix.
Cette rencontre a été édifiante, pleine d’espoirs. Le pape François est un
homme de paix et d’actions, une voix pour ceux qui n’en ont pas.
J’espère
pouvoir continuer sur cette voie de la rencontre et j’ai invité le pape François à
visiter les Nations Unies dès que possible. »
Quel rôle peut jouer le pape
pour promouvoir la paix, surtout dans les zones de crises comme la Corée du nord et
la Syrie ?
« Le pape a exprimé sa proximité envers les habitants de ces
régions et il a manifesté son profond espoir, y compris pour la réconciliation et
la paix entre Israéliens et Palestiniens, pour la paix sur la péninsule coréenne,
en République démocratique du Congo, et en République centrafricaine. Il a également
souhaité paix, stabilité et assistance humanitaire pour le peuple syrien.
J’ai
transmis au pape ma profonde appréciation vis-à-vis de son accompagnement spirituel,
son inspiration ainsi que sa compassion. J’ai également apprécié ses premiers pas
vers les communautés religieuses : juive et musulmane. Ainsi que vers les personnes
athées. Je lui ai par ailleurs confié que je le considérais comme un constructeur
de ponts et qu’à travers ce processus, nous pouvions promouvoir une meilleure et profonde
compréhension et respect entre les différents groupes religieux tout comme entre les
différentes ethnies et cultures. »
Préoccupations communes : Syrie, péninsule
coréenne et Afrique
A l’issue de l’audience accordée par le Pape au secrétaire
général de l’ONU, la salle de presse du Saint-Siège a fait savoir dans ce communiqué,
que les entretiens « cordiaux » ont porté sur des thèmes d'intérêt commun, en particulier
les situations de conflit et de grave crise humanitaire. Il a surtout été question
de la situation en Syrie, dans la péninsule coréenne et sur le continent africain,
où la paix et la stabilité sont menacées.
La question de la traite des personnes,
en particulier des femmes et la situation des réfugiés et des migrants était également
au centre de cet échange. Le Secrétaire général de l'ONU, qui a récemment débuté son
second mandat, a présenté son programme pour les cinq prochaines années. Il porte
notamment sur la prévention des conflits, la solidarité internationale et développement
économique équitable et durable.
Le pape François a également rappelé la contribution
de l'Église catholique en faveur de la dignité humaine et pour la promotion d'une
culture de la rencontre qui contribue aux fins institutionnelles les plus élevées
des Nations Unies.
(Photo: Ban Ki-Moon reçu ce mardi matin par le pape François)