Margaret Thatcher, l’une des figures politiques majeures du XXe siècle, est morte
lundi 8 avril à Londres à l'âge de 87 ans d'un accident vasculaire cérébral. Les obsèques
de la « Dame de fer » donneront lieu à une cérémonie, mais il n'y aura pas de funérailles
nationales, a précisé Downing Street. Un peu partout dans le monde les hommages se
multiplient. L'Union européenne a salué lundi la mémoire de l'ancien Premier ministre
britannique, en estimant qu'elle resterait dans l' Histoire pour ses « contributions
», mais aussi ses « réserves » sur le projet européen.
Margaret Hilda Roberts
naît le 13 octobre 1925 à Grantham, dans le Lincolnshire, d'un père commerçant et
d'une mère couturière. Elle fait ses études à l'université d'Oxford où elle milite
activement au sein de l'Association des étudiants conservateurs (Oxford University
Conservative Association).Elle devient avocate et rejoint les conservateurs, entre
en 1959 à la chambre des Communes comme députée de Finchley (nord de Londres), puis
elle devient ministre de l'éducation entre 1970 et 1974. En 1975, elle prend la tête
des Tories et quatre ans plus tard terrasse des travaillistes usés.
À la
tête de la Grande-Bretagne de 1979 à 1990
Elle devient première ministre
en mai 1979, et ce jusqu'en 1990. Première femme à accéder à ce poste elle a converti
la droite conservatrice britannique au libre-échange. Avant d'entrer au 10 Downing
Street, elle déclame une citation attribuée à Saint-François d'Assise : "Où règne
la discorde, puissions-nous apporter l'harmonie". A son nom est accolée l’étiquette
de libéralisme avec les vagues de privatisations et de grèves massives qui ont secoué
le Royaume-Uni des années 1980.
Chômage de masse, inflation, crise industrielle,
l’île est à la dérive. Sa politique économique et sociale, non dénuée de critiques,
s’efforcera d’enrayer la spirale du déclin. Même attitude volontariste sur la scène
internationale. « I want my money back » lance-t-elle à ses partenaires européens
excédée de contribuer trop lourdement au budget de Bruxelles.
Elle n’hésite
pas non plus à lancer son pays dans une guerre contre l’Argentine en 1982 aux sujets
des îles Malouines. Quel bilan dressé de l’action de ce personnage historique ? Eléments
de réponses avec Charles-François Mougel, professeur d’Histoire contemporaine et
spécialiste du Royaume-Uni à l’IEP de Bordeaux. Des propos recueillis par Olivier
Tosseri
Le
Pape François rappelle les valeurs chrétiennes de Thatcher
Dans un message
de condoléances adressé au Premier Ministre britannique David Cameron, le Pape François
s'est souvenu des "valeurs chrétiennes qui ont ont constitué les bases de l'engagement"
de Margaret Thatcher "au service public et en faveur de la promotion de la liberté
dans la famille des nations".
"Attristé" par la nouvelle de la mort de l'ancienne
Premier Ministre, le pape François a "assuré sa famille et le peuple britannique"
de ses prières.
Réactions de l'épiscopat catholique anglais
Le
président de la conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles,
Mgr Vincent Nichols, archevêque de Westminster, au nom de la conférence, a exprimé
sa tristesse à l’annonce de la mort de Margaret Thatcher « qui a servi ce pays pendant
de nombreuses années en tant que membre du Parlement et en tant que Premier ministre
». Il a exprimé la proximité spirituelle des évêques envers ses proches.