Au Yémen, comme à l’ONU, on parle d’une « occasion historique ». Un an après la chute
du président Saleh en février 2012, le pays est décidé à poursuivre sa transition
démocratique amorcée par la révolution. Le 18 mars, un dialogue national rassemblant
quelque 565 délégués s’est ouvert à Sanaa. Représentants de partis politiques, du
sud yéménite, de la rébellion nordiste chiite et de membres de la société civile,
cette assemblée va tenter pendant six mois d'élaborer une nouvelle constitution et
de préparer des élections pour février 2014, fin théorique d'une période de transition
de deux ans.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a félicité les autorités
yéménites pour leur « détermination et de sagesse ». Mais déjà des difficultés sont
apparues : des autonomistes sudistes boudent la rencontre et les jeunes révolutionnaires
se sentent peu représentés.
Franck Mermier est chercheur au CNRS, anthropologue,
spécialiste des sociétés arabo-musulmanes, principalement du Yémen et du Liban
Propos recueillis
par Hélène Destombes
(photo : le président yéménite, Abdrabuh Mansur Hadi au
centre lors de l'ouverture de l'assemblée le 18 mars)