L’Italie reste privée de gouvernement. Pier Luigi Bersani, le leader de la gauche,
majoritaire à la chambre mais pas au Sénat, a jeté l’éponge jeudi dernier, après une
semaine infructueuse de consultations avec les différents partis. La décision revient
donc au président de la République, Giorgio Napolitano. Samedi 30 mars, il a annoncé
qu’il ne démissionnera pas, contrairement à ce qu’a avancé la presse italienne.
Giorgio
Napolitano a démenti toutes les spéculations qui circulaient ces dernières heures.
Il n’abandonnera pas son pays. A 87 ans, le président de la République italienne a
promis de « prendre des initiatives jusqu’au dernier jour de son mandat (le 15 mai
prochain), pour débloquer la situation ».
Le président de la République
une référence de stabilité
Giorgio Napolitano prend son temps et estime
qu’il peut se le permettre expliquant que « l’Italie n’est ni à la dérive ni dépourvue
d’un exécutif », assuré encore aujourd’hui par le gouvernement démissionnaire de Mario
Monti, ancien commissaire européen qui n’a pas su convaincre lors des dernières élections
législatives laissant la place aux partis traditionnels et au mouvement contestataire
de Beppe Grillo, le mouvement 5 étoiles.
La décision de Giorgio Napolitano
de porter son mandat présidentiel jusqu’à son terme a d’ailleurs été saluée par la
quasi-totalité des partis. A gauche, on affirme dans les rangs du parti démocrate
que ce geste « calme le pays, les marchés et l’Europe ». A droite, même discours chez
les berlusconiens : « La présence du président offre à tous un point de référence
solide et fiable dans un moment incertain ».
Deux groupes de travail pour
proposer un programme de consensus
Partis de droite ou de gauche, ils campent
sur leur position, tout comme les partisans du mouvement 5 étoiles. Et pour mettre
tout le monde d’accord, le président Napolitano a décidé de constituer mardi prochain
deux groupes distincts de travail composé pour l’un de personnalités à caractère «
politico-institutionnel », pour l’autre de personnalités à caractère « économico-social
». Deux groupes qui sont chargés de faire de propositions de programmes sur lesquelles
toutes les forces politiques du pays pourraient d’entendre. Leur rapport sera remis
au président de la République : à Giorgio Napolitano ou à son successeur. Autant dire
que le nouveau gouvernement n’est pas prêt d’être formé en Italie.