2013-03-27 14:12:45

Des religieux pillés et agressés en Centrafrique


Le pape François a appelé mercredi à « un arrêt immédiat des violences et des pillages » en Centrafrique et il a exhorté à « trouver le plus vite possible une solution politique à la crise » pour permettre « le retour à la paix et à la concorde dans le pays, marqué depuis trop longtemps par les conflits et les divisions ». Un appel lancé lors de sa première audience générale, trois jours après le renversement du président François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans.

« Je suis avec attention l’évolution de la situation en Centrafrique, a ajouté le pape, et je désire assurer de mes prières tous ceux qui souffrent, en particulier les familles des victimes, les blessés et les populations contraintes de prendre la fuite ».

Toujours des pillages à Bangui

Bangui vit actuellement des heures difficiles après le « coup de force » des hommes de la coalition Seleka. Dans la capitale de la République centrafricaine, les rebelles tentent de faire cesser les pillages. Des patrouilles mixtes composées de la Force multinationale d'Afrique centrale et de membres de la Seleka ont tenté le 26 mars toute la journée de sécuriser la ville où le couvre-feu a été imposé pour la seconde nuit consécutive.

Le nouvel homme fort du pays Michel Djotodia, à la tête du mouvement Seleka, a annoncé la suspension de la Constitution, la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement. Il affirme qu'il gouvernera la Centrafrique par ordonnance et promet de mener une transition de trois ans en respectant les accords de Libreville.

Un père lazariste poignardé

L’Archevêque de Bangui demande à la Seleka de faire de la protection de la population et de ses biens une priorité. « La situation à Bangui reste précaire » déclare Mgr Dieudonné Nzapalainga. « Il y a encore des pillages qui concernent l’ensemble de la population », cependant déplore-t-il « les religieux semblent être visés ».

Mardi soir, « des éléments de la Seleka ont pénétré chez les pères lazaristes qui habitent le lycée des Rapides, ils ont forcé les portes et procédé à des pillages et ont blessé le père responsable Séraphin Zoga, poignardé à la main et au pied ». « Ils ont proféré des menaces en déclarant rechercher des pères et des sœurs ». « Nous osons croire qu’il s’agit d’éléments incontrôlés ».

« Evitons que la crise ne devienne religieuse »

L’archevêque de Bangui précise que « cette crise est au départ politique, il faut faire attention qu’elle ne devienne pas religieuse ». « Les responsables doivent être vigilants et lancer des appels clairs et nets afin que les religieux et religieuses soient protégés ».

Mgr Dieudonné Nzapalainga dit par ailleurs avoir accueilli « avec beaucoup de joie » l’appel du pape François et il espère que « tous ceux qui ont encore une humanité et qui sont habités par la foi puissent entendre le message du pape qui se préoccupe des population, les premières victimes de cette crise ».

Interrogé par Hélène Destombes, écoutons Mgr Nzapalainga RealAudioMP3








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