2013-03-27 14:25:36

De nouvelles mosquées détruites en Birmanie


Plusieurs mosquées ont été détruites mercredi dans le centre de la Birmanie selon des sources policières, alors qu'un couvre-feu a été imposé dans de nouvelles communes de la région dans un contexte de grandes tensions religieuses. Les violences entre bouddhistes et musulmans qui avaient fait 40 morts la semaine dernière à Meiktila, à des centaines de kilomètres de là, se sont désormais rapprochées de l'ancienne capitale, Rangoun.

Une mosquée a été détruite à Nattalin mardi soir et une autre mercredi à Zeegone, deux villes de la région de Bago, ont indiqué des sources policières.
"Environ 400 personnes ont détruit la mosquée et des maisons musulmanes. Les soldats et la police ont tiré en l'air pour disperser la foule", a précisé mercredi un habitant de Zeegone à l'AFP.
Plusieurs incidents du même type impliquant, selon plusieurs témoignages, des groupes relativement organisés attaquant des biens musulmans, ont été déplorés depuis lundi dans d'autres communes de la région, à environ 150 kilomètres de Rangoun, sans faire de victimes.

"Pour empêcher les conflits et les émeutes", les autorités locales ont imposé un couvre-feu du crépuscule à l'aube dans trois localités touchées ces derniers jours, Gyobinggauk, Oakpho et Minhla, a indiqué mercredi le quotidien d'Etat New Light of Myanmar.
Des dizaines de personnes ont été arrêtées pour leur participation supposée à toutes ces émeutes.

Une situation dramatique constatée par les Nations-Unies

Le représentant spécial des Nations unies pour la Birmanie Vijay Nambiar a estimé mardi, à l'issue d'une visite dans le pays, que les maisons et bâtiments religieux des musulmans de Meiktila avaient été visés avec une "efficacité brutale".
"La plupart des gens à qui j'ai parlé semblaient suggérer que les attaques avaient été perpétrées par des gens qu'ils ne reconnaissaient pas vraiment et qui pourraient être venus d'ailleurs", a-t-il ajouté, évoquant également une "propagande incendiaire" des deux côtés.

Un vent d'espoir souffle sur la Birmanie depuis le début des réformes politiques il y a deux ans et le départ de la junte militaire qui a dirigé le pays pendant 50 ans. Mais ces tensions religieuses constituent un défi de tout premier ordre pour le nouveau régime.
En 2012, des affrontements entre bouddhistes de la minorité ethnique rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas avaient déjà fait plus de 180 morts et 110.000 déplacés dans l'ouest.

Quand une simple querelle met le feu aux poudres

Et mercredi dernier, une simple querelle entre un vendeur musulman et des clients à Meiktila, près de la capitale Naypyidaw, a dégénéré dans des conditions qui restent à élucider.
Des quartiers entiers et des mosquées sont partis en fumée, tandis que des corps calcinés gisaient dans les rues. L'armée n'en avait repris le contrôle samedi qu'investie des pouvoirs de l'état d'urgence. Selon l'ONU citant des estimations du gouvernement, plus de 12.000 personnes ont été déplacées.

Dans un pays où la majorité bamar considère le bouddhisme comme une partie intégrante de l'identité nationale, les analystes soulignent combien cette fracture religieuse est dangereuse pour le processus de réformes et la stabilité du pays.
Mardi, les Etats-Unis ont "fortement" conseillé à leurs ressortissants d'éviter tout déplacement dans la région de Mandalay, où est située Meiktila, et dans plusieurs quartiers de Rangoun, qui n'a pas été touchée par les violences mais où les rumeurs sont constantes. (AFP)








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