Appel du Pape François à la fin des violences en Centrafrique
Le pape François a appelé mercredi matin à "un arrêt immédiat des violences et des
pillages" en Centrafrique, trois jours après le renversement du président François
Bozizé, au pouvoir depuis dix ans. "Je suis avec attention la situation en Centrafrique.
Je lance un appel pour que cessent immédiatement les violences et les pillages, et
que soit trouvée au plus tôt une solution politique à la crise qui puisse redonner
la paix", a-t-il affirmé lors de sa première audience générale devant des milliers
de personnes rassemblées place Saint-Pierre, où il est arrivé à bord de la jeep papale.
Mais
la première pensée du Pape François pour cette audience générale aura été pour Benoît
XVI. « Je reçois le témoin des mains de mon prédécesseur bien aimé», et d’annoncer
qu’il reprendra après Pâques le cycle des catéchèses consacrée à l’Année de la Foi,
alors que cette première audience de son pontificat était centrée sur la Semaine Sainte.
Compte-rendu
de Bernard Decottignies
« Comme il
est pénible de voir tant de paroisses fermées, alors sortons, allons à la rencontre
des autres pour porter la lumière et la joie de notre foi. Il faut que nous sortions
toujours avec l’amour et la tendresse de Dieu » déclarait le Pape devant plusieurs
dizaines de milliers de personnes rassemblées Place Saint-Pierre, sous un très beau
soleil après quelques jours de pluies. « Parce que Jésus, a expliqué le Pape, n’a
pas de maison, sa maison ce sont les gens, et sa mission est d’ouvrir à tous les portes
de Dieu, être la présence d’amour de Dieu ».
« Nous nous mettons à disposition
nos mains, nos pieds, notre cœur, mais c’est Dieu qui les guide ». Et d’ajouter :
« L’Eglise ne doit pas se contenter des 99 brebis, mais sortir de la bergerie pour
aller retrouver la brebis perdue ». Un mot d’ordre donc : sortir de soi-même, aller
à la rencontre des autres, vers les périphéries, vers ceux qui sont plus loin, qui
ont besoin de consolation et de soutien, car pour le Pape François, il faut absolument
porter cette présence de Jésus Miséricordieux.
La logique de la Croix n’est
pas avant tout celle de la douleur et de la mort, mais celle du don de soi qui engendre
la vie ». Cessons de vivre notre foi fatiguée et routinière, enfermée dans nos schémas
qui finissent par fermer l’horizon de l’action créatrice de Dieu ». ! La Semaine Sainte,
concluait le Pape, est un temps de grâce que le Seigneur nous donne pour ouvrir les
portes de nos cœurs, de nos vies, de nos paroisses, de nos mouvements, de nos associations,
et ‘sortir’ vers les autres pour leur apporter la lumière et la joie de notre foi.
Une
catéchèse du Pape François en italien, alors que pour toutes les autres langues, y
compris l'espagnol, qui est sa langue maternelle, des résumés étaient lus par des
prêtres, auxquels il ajoutait quelques mots personnels, toujours en italien et ensuite
traduits.
Parmi les pèlerins ce matin sur la Place Saint-Pierre, un groupe
important de jeunes universitaires réunis à Rome pour la semaine "Univ2013", une semaine
de rencontres et débats sous la houlette spirituelle de l'Opus Dei. Pour l'occasion,
les quelques 3 000 jeunes ont remis au Pape un film intitulé "Comment vivre la foi
à 20 ans", en préparation à la Journée Mondiale de la Jeunesse de Rio de Janeiro en
juillet prochain. Provenant de plus de 200 universités différentes, les jeunes de
ce forum "Univ2013", qui en est à sa 46ème édition, réfléchissent durant toute cette
semaine sainte sur le thème "Découvrir l'identité humaine dans le monde digital".