Le Père Pascal Montavit commente pour nous l'Évangile de ce dimanche 24 mars. Dimanche
des Rameaux. Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit
Nous
célébrons aujourd’hui le dimanche des Rameaux. Jésus entre dans Jérusalem. Il est
accueilli avec joie par toute la foule des disciples alors que quelques pharisiens
sont dérangés par un tel mouvement. Cet événement qui précède de peu la Passion nous
offre trois enseignements importants. Tout d’abord, les disciples sont associés
à l’entrée de Jésus à Jérusalem. Jésus en envoie deux pour chercher un petit âne.
Bien sûr, la participation des disciples semble assez modeste. Mais elle préfigure
leur mission au lendemain de la Résurrection. Jésus n’agit pas seul. Il a besoin des
apôtres pour L’annoncer à toutes les nations et faire d’autres disciples les baptisant
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (cf. Mt 28,19). Il est important de noter
que dans cette mission Jésus a lui-même tout préparé. Lorsque les disciples vont chercher
l’ânon à l’entrée du village, il est dit qu’ « ils partirent et trouvèrent tout comme
Jésus leur avait dit » (Lc 19,32). Lorsqu’un chrétien témoigne, il le fait au nom
du Christ et avec « l’Esprit Saint qui lui enseigne à cette heure même ce qu’il doit
dire » (Lc 12,12). Ensuite, si Jésus choisit d’entrer à Jérusalem en montant un
ânon, c’est qu’il veut enseigner la foule sur la nature même de sa messianité. Jésus
n’est pas un roi selon les critères de ce monde, ni un chef militaire qui chasserait
l’envahisseur romain. Il est un Messie humble qui « n’est pas venu pour être servi
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude» (Mc 10,45). Il accomplit
ainsi la prophétie de Zacharie : « Voici que ton roi vient à toi : il est juste et
victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse » (Za 9,9).
A Gethsémani, Jésus aurait pu faire appel à Son Père qui lui aurait fournit, sur-le-champ
plus de douze légions d’anges (cf. Mt 26,53). Mais Jésus s’est laissé arrêter, « comme
l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir » (Is 53,7). Enfin, le contraste est
criant entre la foule qui s’exclame « Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi, au
nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux » (Lc 19,38) et
quelques pharisiens qui demandent à Jésus de faire taire la foule. Cette opposition
entre disciples et pharisiens invite une nouvelle fois l’auditeur de l’Évangile à
choisir qui il suit. Participera-t-il à la joie de la foule qui loue Dieu à pleine
voix ou restera-t-il sceptique et dubitatif, voire même exaspéré par cette manifestation
de foi ? La réponse de Jésus aux pharisiens peut surprendre : « s’ils se taisent,
les pierres crieront » (Lc 19,40). Une chose est sûre, le maître de l’histoire, c’est
Jésus. Si les hommes refusent de L’accueillir, ce sont les pierres qui le proclameront.
Nous retrouvons ici ce qui était affirmé au début de l’Évangile avec l’ânon attaché
à l’entrée du village. Le Seigneur a son plan de Salut et c’est Lui qui dirige le
temps. Cette affirmation de foi est fondamentale. Elle nous rappelle que nous ne sommes
pas seuls. Le Seigneur tient toute chose entre ses mains. Il est vrai que parfois
sa Sagesse nous dépasse complètement et nous ne comprenons pas la logique divine.
Pourquoi Dieu le Père envoie-t-il son Fils mourir sur la croix afin que les hommes
soient sauvés ? Ce qui nous est demandé n’est pas de tout comprendre. C’est au-delà
de nos capacités. Mais par la prière, nous pouvons découvrir que tout ce que Dieu
fait est bon, que Dieu donne un sens à ce qui paraît insensé, voire même scandaleux.