Cardinal Turcotte : avec François plus de dogmes, mais la découverte de Jésus
Un homme « humble », « avenant », avec de larges sourires. Voilà l’image du pape François
décrit par ceux et celles qui l’approchent depuis son élection. Un portrait confirmé
par les personnes qui le côtoient depuis de nombreuses années comme en témoigne le
cardinal Jean-Claude Turcotte, cardinal émérite de Montréal au Canada. Depuis plusieurs
dizaines d’années, il séjourne régulièrement dans la même maison d’accueil romaine
que le cardinal Bergoglio.
Le cardinal Jean-Claude Turcotte témoigne de
son admiration, mais également de ses espérances vis-à-vis du nouveau pape. Il est
interrogé par Antony Torzec
« Je
viens ici depuis plus de 35 ans et lui aussi ». A chaque séjour romain, « des dizaines
de fois », les deux cardinaux se retrouvaient, « lui timide dans son ascenseur »,
confie l’archevêque émérite de Montréal admiratif de la simplicité de l’homme. « Ce
qui me frappait, c’était vraiment la simplicité de la vie de cet homme. La plupart
du temps, il allait à pied aux réunions, ce n’est pas un homme qui parlait beaucoup,
il écoutait énormément, mais c’est un homme avec une douceur et avec des convictions
profondes, notamment en Jésus ». Pour le cardinal Tucotte, on voit là une nouvelle
approche se dégager « où l’on enseigne pas tellement des dogmes, des blocages et des
condamnations, mais on fait découvrir une personne (Jésus) ».
Quelle sera sa
ligne pastorale ? Sans hésiter, le cardinal Turcotte répond « l’évangélisation, faire
découvrir au gens Jésus Christ, prêcher vraiment Jésus pas l’homme de la condamnation
mais de la miséricorde, et cela on l’a peut-être un peu perdu de vu dans l’Eglise
». Outre l’évangélisation, le prélat évoque « l’amour des pauvres ». « Il est connu
dans son pays pour prendre la défendre des plus malheureux et des laisser-pour-comprte,
ces gens qui sont les préférés du Christ »
"Prisonnier d'un système", mais
sur le modèle du pape Jean XXIII
Mais peut-on garder une certaine proximité
avec les gens quand on arrive à la tête de l’Eglise ? Certes, reconnait le cardinal
Turcotte, « il est prisonnier d’un système », « mais déjà les gestes qu’il a posés
nous montre qu’il va être un pape peut-être plus sur le modèle Jean XXIII, le bon
pape Jean. (…) Sa première visite, rappelle l’archevêque émérite fut dès le matin
pour prier la Vierge, puis il est venu ici pour rencontrer le personnel, des gens
qui font la cuisine, le ménage, des humbles travailleurs. Faut le faire ! Ce ne sera
pas un matamore qui va briser des cultures, mais c’est un homme qui a des lignes de
pensées et qui va les mettre en œuvre et cela peut changer l’Eglise. Ca fera pas de
tord ! », conclue-t-il.