Depuis une quarantaine d’années, le père argentin Pedro Opeka est à Madagascar. Il
se bat aux côtés des plus déshérités, notamment des Malgaches qui vivent dans une
décharge près de la capitale. Pour son action, le père Pedro a été nommé pour le prix
Nobel de la paix cette année.
Depuis la fin de la semaine dernière, il se
trouve à Rome. Visite qui coïncide bien sûr avec la présence des cardinaux du monde
entier, réunis dans la chapelle Sixtine depuis mardi pour élire le prochain pape.
Autrement dit, en conclave. « Conclave », un mot bien loin du vocabulaire et des réalités
des Malgaches avec qui travaille le père Pedro. Son interview, au micro d’Antonino
Galofaro :
« C’est un grand
mot que même les jeunes ne comprennent pas ». Le père Pedro reconnait pourtant son
importance, car un nouveau pape sera élu. Il espère un nouveau souverain pontife «
à la hauteur des défis de notre temps » : il demande de ne pas oublier les populations
du sud, du continent africain. Car il affirme que ces populations sont oubliées par
le nord.
Face à ce « défi », pour lui, l’Eglise doit être dans l’arène, prendres
les devants. Le prochain pape doit donc les prendre au sérieux et proposer des solutions
pour un meilleur partage des richesses entre nord et sud. « Qu’il défende tous les
exclus. » Pour se faire, une fois élu, il devra réveiller la conscience des pays
riches. Et le Vatican devra continuer de donner l’exemple, poursuit le père argentin.
Le père Pedro se rappelle d'ailleurs d’un discours de Jean-Paul II à Edmonton,
au Canada, en 1984 : le pape polonais appelait les pays riches à partager avec les
pays de l’hémisphère sud. C’est un pape dans cette continuité que souhaite le père
Pedro. Pourquoi pas un pape africain. De l’hémisphère sud.