Le progrès économique est aussi lutte contre la pauvreté
"L’Europe a besoin d’une dimension sociale". Tel est le message adressé le 8 mars
2013 par le Conseil des Eglises d’Irlande au nom de la Conférence des Eglises Européennes
(CEC) et de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) à la
présidence irlandaise de l’Union Européenne (UE). Les Eglises ont réaffirmé que le
progrès économique passait aussi par la lutte contre la pauvreté.
La gouvernance
économique européenne doit être contrebalancée par une dimension sociale, affirme
le communiqué des Eglises d’Europe. A l’occasion de leur rencontre avec la présidence
irlandaise de l’UE, les instances religieuses ont interrogé la pertinence d’une discussion
sur l’austérité économique qui ne tiendrait pas compte des mesures de cohésion sociale.
Elles ont affirmé que les efforts visant à éradiquer la pauvreté structurelle et les
inégalités devaient également être pris en compte lorsqu’il s’agit de mesurer les
progrès économiques. La réunion s’inscrivait dans la tradition de rencontres régulières
entre les Eglises et les présidences tournantes de l’UE.
La crise sociale
en Europe
La délégation d’Eglises a mis en avant l’impact social de la
crise économique qui ravage actuellement l’UE. Elle a souligné que ses conséquences
sociales étaient flagrantes dans les paroisses de toutes les Eglises et constituaient
une préoccupation majeure au niveau local, régional et national. Les Eglises d’Irlande
sont particulièrement préoccupées par l’impact des mesures d’austérité sur les générations
présentes et futures, et sur les personnes les plus vulnérables de la société.
La
délégation a relevé le nombre croissant de travailleurs pauvres. Elle a exhorté l’UE
à inclure la référence à un jour de congé hebdomadaire commun dans la révision de
la directive "Temps de travail". Ce serait un "signe clair et visible de la réconciliation
entre vie personnelle, familiale et professionnelle".
Les Eglises appellent
également à une plus grande participation de la société civile, des partenaires sociaux
et des acteurs de la vie sociale à l’élaboration des programmes nationaux de réforme,
les rapports sociaux nationaux et les recommandations spécifiques par pays.
L’aide
au développement
La délégation a rappelé que la politique de développement
contribuait à transformer des vies. Elle a souligné l’importance pour les Etats membres
de l’UE de s’engager à atteindre d’ici 2015 les objectifs d’aide au développement
outre-mer. Renforcer la capacité des autorités fiscales dans ces pays est certes important,
mais s’attaquer aux règles comptables et à la régulation financière est cruciale,
ont rappelé les Eglises d’Europe (Apic)