2013-03-07 17:50:55

Mgr Desfarges : "L'Eglise doit être porteuse d'espérance"


Rome vibre au rythme du pré-conclave. L’effervescence est palpable, les abords du Vatican fourmillent de journalistes, caméras et appareils photo au poing, à l’affût des « calottes rouges » : les cardinaux, sortant des congrégations générales, constituent en effet une cible de choix.

Mais loin de Rome, et loin de l’agitation fébrile qui la caractérise ces derniers jours, se trouvent l’Eglise universelle et la multitude des fidèles, en prière, en attente. Les temps sont cruciaux, et les défis, nombreux : lourde sera la charge du successeur de Benoît XVI.

Radio Vatican donne ainsi la parole au clergé et aux fidèles du monde entier. Qu’attendent-ils du futur pape ? Qu’espèrent-ils de ce nouveau pontificat qui s’annonce ?

Ecoutons aujourd’hui Mgr Paul Desfarges, évêque de Constantine et Hippone (Algérie), interrogé par Manuella Affejee RealAudioMP3

Un des défis majeurs pour l’Eglise reste, pour Mgr Desfarges, le dialogue avec les autres religions, surtout avec l’islam. « C’est un enjeu majeur pour la paix du monde et la fraternité des hommes », souligne Mgr Desfarges, à un moment où ce dialogue se voit menacé par les fondamentalismes et les replis identitaires.

A l’Eglise donc de s’appuyer sur des hommes de dialogue et de paix, à l’Eglise de favoriser l’accueil, -et non le choc- des cultures, à l’Eglise de servir l’Humain et de poser des « actes prophétiques ». « Il ne faut pas désespérer des hommes », lance Mgr Desfarges, et l’Eglise doit être, plus que jamais, « porteuse d’espérance » : car « si nous ne sommes pas porteurs d’espérance, de quoi sommes-nous porteurs ? », s’interroge l’évêque.

Les scandales récents sont un contre-témoignage terrible

L’ouverture de l’Eglise au monde extérieur doit aller de pair avec un renouveau intérieur. Mgr Desfarges exprime ainsi sa « tristesse » suite aux récents scandales, -vatileaks, pédophilie, malversations financières-, dont les médias se sont fait écho. « Ces rumeurs sont un contre-témoignage terrible », déclare-t-il avec fermeté. Le futur pape doit ainsi faire montre du même courage que Benoît XVI, « le courage de la vérité », pour « mettre de l’ordre », voire « sanctionner » les hommes et les groupes dont les comportements auraient porté atteinte à la crédibilité de l’Eglise et de son témoignage.

Nous avons besoin d'un "pape-prophète"

Quel pape pour mener à bien la charge colossale qui l’attend ? « Ce doit être un spirituel, un pape-prophète », préconise Mgr Desfarges ; « un homme qui sache bien s’entourer », poursuit-il, privilégiant plus de collégialité dans le gouvernement de l’Eglise. Mais par-dessus tout, un pape attentif aux attentes spirituelles des fidèles : « le pape doit s’ajuster au cœur de Dieu ».
Manuella Affejee










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