2013-03-06 09:25:19

Le Venezuela pleure la mort d'Hugo Chavez


C’est le vice-président Nicolas Maduro qui a annoncé à la télévision publique la mort d’Hugo Chavez. « Nous avons reçu l'information la plus éprouvante et la plus tragique que nous puissions annoncer à notre peuple. A 16h25 aujourd'hui 5 mars, est mort notre commandant président Hugo Chavez Frias. » a-t-il dit sobrement, la voix éraillée par le chagrin. Le président vénézuelien n’a pas survécu au cancer qui le rongeait depuis plusieurs mois. Il est décédé à l’hôpital militaire de Caracas à l’âge de 58 ans. Depuis plusieurs semaines, le pays vivait au rythme des rumeurs et démentis autour de la santé de son leader, mais ses proches ne faisaient plus mystère de la dégradation de sa santé.

Au Venezuela, l’onde de choc est immense après la perte de celui qui aura dirigé le pays pendant 14 ans et devenu une figure presque sacrée. De nombreux commerces et l'ensemble des transports publics ont immédiatement cessé de fonctionner à Caracas alors que des milliers de partisans du président, assommés par la nouvelle sont sortis dans la rue. Sept jours de deuil officiel ont été annoncés et des funérailles nationales grandioses sont prévues vendredi, où sont attendus notamment de nombreux chefs-d’état latino-américains, en particulier des « régimes amis » bolivien, équatorien ou nicaraguayen. L’armée et la police ont été déployées dans le pays pour « protéger le peuple et garantir la paix » a souligné le vice-président.

Une figure charismatique et controversée

Chavez s’était forgé une figure d’homme charismatique et intransigeant, aux réparties mémorables, pourfendeur de l’impérialisme américain. Il avait amorcé la « révolution bolivarienne » une politique qui visait à concilier des positions marxisantes – l'égalité et la distribution de richesses – avec un nationalisme fervent inspiré de Simon Bolivar, héros des indépendances sud-américaines au XIX° siècle. Chavez jouissait d’une grande popularité auprès des couches populaires, en raison de la mises ne place de nombreux programmes sociaux, financés par la rente pétrolière, dont le Venezuela est le cinquième exportateur mondial.

Mais malgré sa fougue et son charisme, la popularité de Chavez s’était effritée ces derniers mois, en raison d’un fort taux de criminalité dans le pays et des manœuvres de son camp pour se maintenir au pouvoir. Ses relations avec l’Église catholique étaient en dent de scie. Le cardinal Urosa, archevêque de Caracas a longtemps soupçonné le président d’acheminer le pays vers une dictature marxiste.

(Photo: place Simon Bolivar à Caracas, mardi 5 mars)








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