Pressés par les journalistes, les cardinaux réfléchissent au profil du futur pape
Rome devient chaque jour plus fébrile. Poursuivi par des meutes de journalistes et
de photographes, certains cardinaux électeurs, comme l’archevêque de Washington reconnaissent
qu’ils n’ont pas encore fait leurs choix. D’autant que le débat est ouvert quant au
profil du futur évêque de Rome : un jeune asiatique ou un pontife de transition ?
Le cardinal autrichien Christoph Schönborn plaint les journalistes
à court de nouvelles. Le message le plus important que nous avons à donner, lance
l’archevêque de Vienne, est que l"'Eglise est vivante".
Plus explicite, le
cardinal Marc Ouellet affirme sur les ondes de Radio Canada que l’Eglise a
tiré la leçon de ses erreurs. Le prochain pape devra, selon le préfet Congrégation
pour les évêques, être plus jeune, mais surtout s’attaquer au chantier des nouveaux
médias dont l’explosion a un impact important pour les jeunes.
Le cardinal
égyptien Antonios Naguib, pris d’assaut par des journalistes à son arrivée
à Rome, pense que le prochain pape pourrait ne pas être européen : l’essentiel est
qu’il soit pieux et saint, qu’il connaisse la doctrine, mais aussi qu’il sache gérer
les relations internationales.
Le cardinal George Pell, l'archevêque
de Sydney en Australie, appelle de ses vœux un stratège, capable de gouverner, peu
importent ses origines.
Quant au cardinal Angelo Scola, l'archevêque
de Milan, il estime que la situation actuelle exige un sursaut de vérité et de responsabilité.
Sur
les réseaux sociaux, les croyants se prononcent en faveur d’un candidat humble qui
sache communiquer, rencontrer les gens partout dans le monde, séduire les jeunes et
remplir les places publiques. Mais beaucoup souhaitent également un pape solide et
clair du point de vue doctrinal, bref l’enthousiasme et la gaïté de Jean-Paul II associés
à l’envergure intellectuelle du jeune Joseph Ratzinger, commente l’agence Zénith.
Mais surtout qu’il soit jeune et en bonne santé. Enfin ils se disent convaincus qu’un
pape venu d’Asie aurait un impact positif sur les conversions et les vocations. Il
s’agirait certes d’un choix audacieux, mais la renonciation de Benoît XVI est acte
de discontinuité susceptible d’accélérer le processus de renouveau.
Photo
: le cardinal Martino, l'ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix.