Un projet de loi électorale provoque de vives réactions la fin du mois de février
au Liban. Ce texte dit « orthodoxe », car issu du groupe politique du Rassemblement
orthodoxe, prévoit que chaque communauté religieuse vote uniquement pour les députés
de sa propre confession, par un scrutin proportionnel dans une circonscription unique.
Le Hezbollah et le parti chrétien du général Aoun ont soutenu ce texte alors
que Saad Hariri, le leader sunnite du Courant du Futur, a qualifié le vote de ce texte
en commission mixte au Parlement de « journée noire ». Le projet de loi « orthodoxe
», accepté en commission mixte, doit désormais être voté en séance plénière.
De
son côté, le cardinal libanais Bechara Rai a appelé à un consensus sur cette nouvelle
loi électorale, en prévision des législatives de juin. Le Patriarche des maronites
a comparé le Liban à un oiseau ayant deux ailes : Une aile chrétienne et une autre
musulmane. "L’oiseau ne peut voler s’il a une aile cassée", a-t-il dit. A présent,
ces deux ailes ne sont ni équilibrées ni égales, et la loi électorale est le meilleur
moyen de les rééquilibrer.
Pour le politologue Khattar Abou Diab, enseignant
à l’université Paris XI, ce projet de loi met en péril l’équilibre politico-confessionnel
du Liban
Khattar
Abou Diab est interrogé par Jean-Baptiste Cocagne.