Madagascar : la population en colère après le meurtre d'une religieuse
A Madagascar, les funérailles de sœur Emmanuel ont été célébrées lundi 4 mars à 13
heures. Ce weekend, une veillée funéraire s’est tenue au siège de la communauté de
la providence, à laquelle elle appartenait. Samedi dernier, le corps de Marie Emmanuel
Helesbeux, pour l'état-civil, a été découvert loin de chez elle, sur un marché aux
zébus de Mandritsara, une ville située dans le nord-est de Madagascar.
Les
meurtriers présumés bientôt déférés à la justice
Trois Malgaches ont déjà
avoué avoir tué la religieuse française âgée de 82 ans pour « des questions d’argent
», affirme le commissaire de police de Mandritsara. Les présumés coupables ont été
déféré dès ce lundi 4 mars à la justice. La procédure a été accélérée, car des gens
en colère ont manifesté dans la rue et les forces de l’ordre souhaitent que le calme
soit maintenu. La mort de la religieuse, très appréciée pour ses œuvres et sa
générosité envers les plus pauvres, a suscité la colère des habitants de Mandritsara.
Dimanche, des centaines de personnes ont manifesté près du commissariat où les trois
hommes étaient gardés à vue.
Sœur Emmanuel vendait des médicaments à prix
réduits
A la retraite depuis plusieurs années, Sœur Emmanuel tenait une
pharmacie et continuait d'aider les pauvres en faisant don de vêtements et de vivres.
« Elle avait beaucoup de médicaments qu'elle vendait à un dixième du prix du marché
», a expliqué à l’agence France Presse sœur Anne Françoise, une amie de la religieuse.
« Tous ceux qui n'avaient pas d'argent venaient la voir, et selon leurs moyens, ils
payaient la moitié du prix ou alors ils ne payaient pas. Maintenant il n'y aura plus
personne pour soigner les nécessiteux gratuitement », a poursuivi le commissaire de
police de Mandritsara, Eric Benty.
Selon les premiers éléments de l'enquête,
le motif du meurtre serait un différend entre un ancien gardien que sœur Emmanuel
avait chargé de vendre quatre maisons lui appartenant, mais que celui-ci s'était approprié,
mettant les biens à son nom à lui, les plaçant en location et refusant de les vendre.