Ceux qui viennent de l’étranger veulent savoir et comprendre la situation avant de
faire leur choix. Ils arrivent avec leurs priorités, ils connaissent les attentes
de leurs fidèles et comptent bien faire valoir leur point de vue. Pourchassés par
les journalistes, à leur sortie du Vatican, certains s’enferment dans un mutisme total,
d’autres, comme les français Philippe Barbarin et André Vingt-Trois, n’ont pas peur
de dire haut et fort qu’ils exigent une clarification : rivalités, intrigues, lobby
gay, gestions financières, carriérisme, problèmes de mœurs, ces turbulences ont jeté
le discrédit sur l’Eglise. Efficaces et pragmatiques, les cardinaux américains ont
préféré organiser une conférence de presse, lundi, après la première congrégation.
L’occasion de confirmer que les sujets qui fâchent, comme l’affaire Vatileaks, seraient
débattus pendant ce pré-conclave.
Sans aller jusqu’à se prononcer sur
les « papabili », certains se prêtent, dans la presse, au jeu du portrait-robot du
futur pape : un pasteur polyglotte, animé d’une foi profonde, ouvert au monde mais
discipliné, un homme de dialogue, un gestionnaire ferme, garant de la tradition...
Le cardinal sud-africain Wilfrid Napier est encore plus précis : le futur pape devra
avoir, selon lui, entre 60 et 65 ans, être issu d’une Eglise vivante et poursuivre
les réformes entamées par ses prédécesseurs.
L'Eglise n'a pas de couleur
Faute
de favoris, certains préfèrent insister sur les origines géographiques : l'archevêque
allemand Robert Zollitsch opterait pour un pape latino-américain, représentant d’une
Eglise forte et courageuse, d’autres trouvent au contraire que les prélats du sud,
trop éloignés des centres du pouvoir, ne seraient pas à même de remettre de l’ordre
dans la Curie tandis que le cardinal portugais Jose Saraiva Martins souligne, quant
à lui, que l’Eglise n’a pas de couleur. Il y a ceux, enfin, qui n’excluent pas une
surprise, une décision audacieuse qui aboutirait au choix d’un « outsider ».
Au-delà
de cette diversité, reflet de l’universalité de l’Eglise, la plupart restent confiants
: il arrive que la Providence permette que les défauts d’un régime s’accentuent afin
de préparer une réaction adéquate. Et puis, la papauté en a vu d’autres !
(Romilda
Ferrauto avec agences)
Ecoutez :
Photo :
Préférant communiquer, deux cardinaux américains ont tenu une conférence de presse
lundi midi. Il s'agit del'archevêque de Washington, le cardinal Donald Wuerl,
à gauche, et de l'archeveque de Chicago, le cardinal Francis George, à droite.