2013-02-26 20:12:50

Le départ de Benoît XVI : respect pour la décision, mais non sans crainte


Benoît XVI se prépare à disparaître discrètement, à devenir un « Pontife romain émérite ». Son geste laisse une Eglise désorientée, médusée, en proie à l’incertitude. Il y a 8 ans, lors de la mort de Jean-Paul II, il y avait de la tristesse sur les visages des fidèles qui se pressaient sous les fenêtres de l’appartement pontifical, de la compassion pour une agonie exposée aux regards du monde entier. Aujourd’hui l’affection, l’admiration et l’estime pour le pape Benoît XVI sont teintées de nostalgie et de stupeur, d’interrogations et de craintes pour l’avenir, avec en toile de fond les scandales et les divisions qui ont émaillé ce pontificat pourtant si riche et lumineux.

Cette renonciation n’est pas seulement la fin d’un pontificat ; c’est tout un symbole. Venus nombreux du monde entier, pour le voir une fois encore, les fidèles, plus encore que les journalistes, respectent pour la plupart la décision du Pape, mais ils voudraient des réponses. Certains auront espéré jusqu’au bout que Benoît XVI revienne sur sa décision. Cet intellectuel lucide, solitaire et timide, n’a peut-être jamais été autant aimé de la foule, émue, chaleureuse et priante, comme en ces derniers jours de pontificat.

Dieu est au cœur de toute chose

Toujours discret, égal à lui-même, fatigué certes, mais plus brillant que jamais, Benoît XVI a préféré, depuis son annonce historique, ne pas revenir sur les raisons qui l’ont poussé à quitter sa charge ; il s’est efforcé comme toujours de ramener les catholiques à l’essentiel, à savoir que Dieu est amour, qu’Il est au cœur de toute chose, que la foi ne peut pas être tiède, qu’elle doit être cohérente et joyeuse. Malgré les « mauvais poissons » qui sont parfois pêchés dans l’Eglise, le Pape invite à avoir confiance en Dieu, comme lui, et à prier pour son successeur. Son geste est aussi la preuve de la confiance infinie qui l'habite.

Pas toujours facile pour la communauté des fidèles qui attend avec hâte l’issue du futur Conclave, tandis que dans ses rangs certains réclament des réformes, d’autres, au contraire, souhaitant que l’Eglise affirme plus clairement encore son identité, face à une société souvent hostile. C’est une nouvelle saison qui commence, tout le monde en est conscient : beaucoup sont ceux qui espèrent que la secousse sera bénéfique.
(Romilda Ferrauto)








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