La Chine dit attendre du futur Pape plus de souplesse et de pragmatisme. C’est la
réaction officielle de Pékin, après l’annonce de renonciation de Benoît XVI le 11
février dernier. Le porte-parole de la diplomatie chinoise a dit espérer « que sous
le nouveau pontificat, le Saint-Siège adoptera une attitude souple et pragmatique
créant les conditions d'une amélioration des relations bilatérales ». Il a également
demandé au Vatican de ne pas interférer dans les affaires intérieures de la Chine.
Ces récentes déclarations viennent confirmer des relations particulièrement tendues
entre Pékin et le Saint-Siège. Le Vatican n’entretient plus de relations diplomatiques
avec la Chine depuis 1951.
De nombreux gestes de Benoît XVI
Le
dossier chinois est certainement l’un des plus délicats et douloureux du pontificat
de Benoît XVI. Ces dernières années, le Pape a multiplié les appels et les gestes
: il a confié en 2008 les méditations du Chemin du Croix du Vendredi Saint au Colisée
à Rome au cardinal Joseph Zen, connu pour son franc-parler et ses prises de position
vigoureuses contre la politique religieuse de Pékin.
Dans son message Urbi
et Orbi de Noël il s’est adressé pour la première fois aux dirigeants chinois leur
demandant de respecter le rôle et la place de la religion. Et surtout il y a eu cette
lettre adressée aux catholiques chinois en 2007. Dans ce texte, Benoît XVI soulignait
notamment l’importance de « la communion et de l’unité » et rappelait que « le projet
d’une Église indépendante du Saint-Siège, dans le cadre religieux, est incompatible
avec la doctrine catholique ».
Les points d'achoppement demeurent
En octobre dernier, le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des Peuples
le cardinal Fernando Filoni avait confirmé « la valeur, l’opportunité et l’actualité
» de cette lettre. Dans le même temps il évoquait les obstacles apparus ces dernières
années : la VIII° Assemblée nationale des représentants catholiques, organisée par
les autorités de Pékin en décembre 2010 qui a « renforcé le contrôle de l’Etat sur
l’Eglise », les lourdes interférences des autorités civiles sur les nominations des
Evêques. Et l’intervention d’Evêques illégitimes aux Consécrations épiscopales, qui
a créé « de dramatiques crises de conscience tant chez les Evêques consacrés que chez
les Evêques consécrateurs ». (Hélène Destombes)
Le père Bruno Lepeu,
prêtre des missions étrangères à Hong Kong revient sur l’action menée par Benoît
XVI et sur le regard que portent les catholiques chinois sur son pontificat.