Les Arméniens sont appelés aux urnes ce lundi pour élire leur président. Le chef de
l’Etat sortant, Serge Sarkissian, devrait être réélu avec une large majorité, peut-être
même dès le premier tour : il est crédité dans les sondages de 62 % d’intentions de
vote, contre seulement 24 % pour son principal adversaire, Raffi Hovanessian.
En
mars 2008, l’élection de Serge Sarkissian avait provoqué de violentes manifestations
dans la capitale Erevan. Huit personnes avaient même été tuées. Cinq ans après, ces
troubles sont encore dans toutes les mémoires mais le contexte politique a changé,
surtout après les élections législatives de 2012. Le scrutin avait gagné en transparence
dans un pays encore fortement marqué par le communisme.
Gaïdz Minassian,
chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique, analyse le contexte
de cette élection présidentielle en Arménie
Le principal
avantage de Serge Sarkissian est la division de l’opposition. « Soixante-dix ans de
totalitarisme n’ont rien arrangé en terme d’échanges de points de vue, de confrontation
d’idées, de débats démocratiques » explique le spécialiste de l’Arménie.
Autre
problème plus général : l’essoufflement du modèle politique arménien qui souffre «
d’atonie, d’apathie ». « L’enjeu de cette élection pour Serge Sarkissian est de redonner
de l’air à ce système en donnant plus de place à une génération montante et en jetant
les bases d’un nouveau système politique » estime le chercheur de la Fondation pour
la Recherche Stratégique.