Benoît XVI et la Curie romaine ont entamé leur retraite
Les exercices spirituels de Carême auxquels participent le Pape et la Curie romaine
ont commencé dimanche en début de soirée. Ce temps de retraite se déroule dans la
chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique du Vatican. Pendant toute la durée
des exercices spirituels, les activités publiques du Pape sont suspendues. En ces
journées inédites de fin de pontificat, où la stupeur et l’émotion sont encore vives
dans l’Eglise catholique, cette retraite ne manquera pas d’avoir un impact sur les
participants.
Les exercices sont prêchés cette année par un éminent bibliste,
le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la Culture. Sur
twitter, dimanche, il a demandé aux catholiques de l’accompagner par leurs prières.
La veille, dans les colonnes d’un quotidien italien, le cardinal Ravasi avait indiqué
qu’il allait s’efforcer de créer une sorte d’oasis après ces journées de tourmente,
un espace de silence avant d’affronter de nouveaux horizons.
Un acte spirituel
mais aussi politique
Les méditations, qui se poursuivront jusqu’au 23 février
au matin, ont pour thème : « Ars orandi, ars credendi. Le visage de Dieu et le visage
de l’homme dans la prière psalmique ». Le psautier biblique est donc la source des
interventions, un parcours en 17 étapes. Les exercices seront introduits par une réflexion
sur les « verbes » liés à la prière : «Respirer, penser, lutter, aimer».
Aujourd’hui,
nous sommes confrontés à une éclipse du sens du sacré – relève le cardinal Ravasi,
qui estime que le geste fort du Pape, sa décision de quitter sa charge, est un acte
théologique et spirituel révolutionnaire. De nombreux observateurs le considèrent
comme un acte politique qui a fait voler tous les clichés en éclat et qui met en valeur
le ministère de Pierre. Il a magnifié la fonction en désacralisant l’homme qui l’incarne.
Une décision conforme à sa personnalité.