2013-02-14 14:20:54

Une messe des cendres marquée par l'émotion


L’Eglise universelle est entrée mercredi en Carême, par la traditionnelle messe des Cendres. Une entrée en Carême qui prend une teinte particulière cette année, et qui s’annonce d’ores et déjà mémorable, suite à l’annonce de la renonciation de Benoît XVI à sa charge.

A Rome, la cérémonie, -d’ordinaire célébrée en l’église de Ste Sabine sur l’Aventin-, s’est finalement déroulée en la basilique St Pierre, afin de pouvoir accueillir les fidèles venus en nombre, -certains étaient déjà sur la place St Pierre dès midi.

C’était en effet la dernière messe publique de Benoît XVI, entouré de toute la curie. Ces circonstances exceptionnelles n’ont pourtant affecté en rien le déroulement de la célébration, initiée par une procession pénitentielle et marquée par le geste significatif de l’imposition des Cendres.

Le pape, au cours de son homélie, a exhorté avec force les fidèles à ne pas rester sourd à l’appel pressant de la conversion, à vivre dans une vraie communion ecclésiale, en rejetant les individualismes, les rivalités, et les divisions qui meurtrissent le visage de l’Eglise.

L’émotion était bien présente, tangible même ; surtout à la fin de la messe, lorsque le Cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio bertone, prenant la parole d’une voix tremblante, s’est adressé à Benoît XVI. « Nous ne serions pas sincères, très Saint Père, si nous ne disions que votre départ laisse un voile de tristesse sur notre cœur », a-t-il notamment déclaré, avant de remercier le pape « d’avoir porté Dieu aux fidèles, et les fidèles à Dieu ».

Les fidèles se sont alors levés, applaudissant longuement Benoît XVI, visiblement ému et fatigué, tandis que les cardinaux et évêques enlevaient leurs mitres, en signe de respect pour le pape : image exceptionnelle, émouvante, et hautement symbolique.

Benoît XVI, fidèle à lui-même, a interrompu les acclamations, et de sa voix douce : « Grazie, torniamo alla preghiera » : “merci, revenons la prière”.

Il a ensuite remonté la nef centrale, sous les vivats et les applaudissements nourris des fidèles, leur adressant un sourire paisible ; tandis que des milliers de mains, munis d’appareils photo et de téléphones portables se levaient vers lui. Le moment, il n’est pas exagéré de le dire, était historique. Les cœurs l’ont bien compris.


Manuella Affejee







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