2013-02-06 17:11:59

La Tunisie vers une nouvelle révolution ?


Un parfum de révolution en Tunisie, comme il y a deux ans. De nombreuses manifestations ont eu lieu mercredi 6 février à Tunis et en province contre le pouvoir en place. Cause de cette colère : l’assassinat le matin d’un des leaders de l’opposition, Chokri Belaïd. Il a été tué par balles devant son domicile. Belaïd était le chef du parti des Patriotes démocrates, un mouvement d'opposition de gauche. Son meurtre a ravivé les tensions dans le pays, déjà miné par les divisions. Ses proches ont accusé les islamistes au pouvoir du parti Ennahda d'être responsables de son assassinat.

Le président tunisien devant le parlement européen

Hasard du calendrier, le président tunisien était aujourd’hui à Strasbourg où il s’exprimait sur la transition dans son pays devant le parlement européen. Moncef Marzouki a dénoncé « l'odieux assassinat d'un leader politique » et d'un « ami de longue date » en évoquant la mort de Chokri Belaïd. Son plaidoyer pour la démocratie dans son pays a provoqué une ovation chez les eurodéputés dont beaucoup ont été émus aux larmes.

La Tunisie en pleine crise politique

Avant même l’assassinat de Chokri Belaïd la Tunisie était déjà plongée dans une profonde crise politique faute d’un compromis sur la future constitution qui bloque l’organisation de nouvelles élections. Un remaniement ministériel est annoncé depuis plusieurs mois mais la coalition au pouvoir qui allie Ennahda à deux partis laïques ne parvient pas à déboucher sur un compromis. Ce meurtre, deux ans après la chute du président Ben Ali a une nouvelle fois poussé les tunisiens dans la rue. Peut-on s’attendre à une nouvelle révolution ? L’analyse de Vincent Geisser, chercheur à l’Institut français du Proche-Orient de Beyrout RealAudioMP3

Propos recueillis par Hélène Destombes

(Photo : Des manifestants tunisiens dans les rues de Tunis pour protester contre l'assassinat de Chokri Belaïd)








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