2013-02-01 17:22:10

Cardinal Sarah : la charité "n'est pas qu'un élan humain, c'est Dieu qui me porte"


« Croire dans la charité suscite la charité ». Dans son message de Carême, le Pape explique que nous ouvrir à l’amour de Dieu « signifie le laisser vivre en nous et nous conduire à aimer avec lui et comme lui ». La charité permet au croyant de renforcer sa foi et de témoigner de l’amour de Dieu. « La plus grande œuvre de charité est l’évangélisation », écrit d’ailleurs le Pape.

« Pour une vie spirituelle saine, il est nécessaire de fuir aussi bien le fidéisme que l’activisme moral ». Ce sont les risques qu'on encourt si l'on sépare la foi de la charité et vice versa. Ce vendredi matin, le président du Conseil pontifical Cor Unum présentait ce message de Carême rédigé par Benoît XVI.

Le cardinal Robert Sarah insiste, à la suite du Pape, sur le lien indissoluble entre foi et charité. Il est interrogé par Marie Duhamel RealAudioMP3

« L’homme n’a pas seulement des besoins humains ou matériels. Il y a aussi des besoins spirituels ». Le cardinal Sarah prend en exemple, le cas d’une femme qui à cause d’une guerre perd son mari ou son enfant : « vous pensez que lui donner de l’argent ça lui suffit ? Non, au contraire. Elle a besoin d’une parole qui la console. Elle a besoin de savoir que demain son mari sera avec elle. Il faut prendre l’homme dans sa globalité. »

Ce message du Pape centré sur le rapport entre la foi et la charité est d’une grande actualité explique le président du Conseil pontifical Cor Unum. « On constate qu’il y a une tendance à séparer les deux choses et n’insister que sur les besoins matériels, la philanthropie, mais en faisant ainsi on ne touche pas vraiment les vrais besoins de l’homme. En Europe, vous ne manquez de rien, ou vous manquez peut-être de l’essentiel : Dieu. Et si Dieu nous manque, nous manquons de tout.

Dieu, facteur de paix pour le monde

Or « sans Dieu nous ne pouvons rien faire, nous ne pouvons pas vraiment rencontrer le vrai bonheur dont nous avons besoin pour être, entre nous, heureux et trouver la paix ». « Toutes ces guerres qui arrivent, poursuit le prélat, c’est parce que nous avons écarté Dieu de la politique et de l’économie ». Mais si on replace Dieu au milieu de nous, « le monde connaitra une civilisation plus pacifique ».

Quant à ceux qui estiment que l’Eglise dans sa charité poursuit des fins uniquement évangélisatrice auprès de personnes dans le besoins qui n’ont pas la même foi « et que vous devez les laisser libre ». « La question n’est pas là, répond le cardinal Sarah. « Si je vais vers celui qui souffre, ce n’est pas seulement un élan humain, c’est Dieu qui me porte vers lui. Parce que là où l’homme souffre, Dieu est là pour souffrir avec lui et moi je suis comme un instrument, un symbole de la présence de Dieu, proche des gens qui souffre. (…) Je voudrais que cette personne connaisse, elle aussi, Dieu qui ne l’abandonne pas dans sa misère.

Réfugiés syriens : le cardinal Sarah, la semaine prochaine en Jordanie

Le cardinal Sarah se rendra la semaine prochaine à Amman en Jordanie. Dans le sillon de sa visite dans les camps de réfugiés syriens au Liban en novembre, il assistera à une réunion des Caritas du Moyen-Orient. L'an dernier, le pape avait décidé que la traditionnelle quête du jeudi saint profite à ces réfugiés. Le Conseil pontifical Cor Unum doit maintenant décidé de la meilleure manière de mettre à profit cet argent. En avril 2012, Mgr Giampietro Dal Toso, le secrétaire du dicastère s’était rendu en Syrie pour remettre au nom du pape un don de 100’000 dollars pour l’action caritative de l’Eglise locale en faveur des populations.

Lors de ce déplacement, le cardinal Sarah devrait également rencontrer le roi Abdallah II de Jordanie et l’émissaire de l’ONU et de la ligue arabe mandaté pour une sortie de crise en Syrie, Lakhdar Brahimi.

Photo : en novembre dernier, le cardinal Sarah visitait des camps de réfugiés syriens au Liban







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