En avance pour la croissance mais en retard sur les droits de l’homme. Les autorités
russes ont mené en 2012 contre la société civile les pires répressions depuis la chute
de l'Union soviétique il y a 21 ans. C’est ce qu’affirme ce jeudi l'ONG Human Rights
Watch dans la présentation de son rapport annuel. Plus de précisions, avec Manuella
Affejee :
Ce
rapport n’y va pas par quatre chemins, et affirme que 2012 aura sans aucun doute été
la pire année pour les Droits de l’homme dans l’histoire récente de la Russie.
Pour
l’opposition et les ONG russes, une seule personne est en cause : Vladimir Poutine,
de retour aux commandes du Kremlin, depuis mai 2012 pour un troisième mandat de président.
Le parlement russe est d’ailleurs largement dominé par des membres de son parti, «
Russie unie ». Et c’est toute une série de lois imposant des restrictions considérables
à la société civile qui ont ainsi été votées.
Parmi ces lois, signalons celle
qui contraint les ONG bénéficiant de subventions étrangères à se déclarer « agent
de l’étranger », une autre qui élargit de façon floue les notions de trahison et d’espionnage,
etc.
De manière générale, c’est une véritable défiance, voire une hostilité
que l’on constate contre les critiques du régime, contre les militants des Droits
de l’homme et autres défenseurs des libertés, victimes de procès et détentions arbitraires,
de menaces, d’agressions et d’harcèlement en tous genres.
HRW constate toutefois
que la société civile en Russie reste forte, mais qu’elle a besoin plus que jamais
de soutien, compte tenu de l’espace qui se réduit rapidement autour d’elle. L’ONG
appelle enfin les partenaires internationaux de Russie à ne pas se murer dans le silence.
(Photo
: des policiers russes interpellent des manifestants anti-gouvernement à Saint-Petersbourg
le 31 janvier)