La prise de Kidal et la "stratégie de repli" des groupes armés au nord du Mali
L'armée française était positionnée mercredi à Kidal, dernière grande ville du nord
du Mali sous contrôle de groupes armés, tandis que Paris a appelé Bamako à dialoguer
avec les populations nordistes et les groupes rejetant "le terrorisme" pour trouver
une issue politique au conflit.
Des "éléments français ont été mis en place
cette nuit à Kidal", à 1.500 km de Bamako, dans l'extrême nord-est du Mali, près de
la frontière algérienne, a affirmé à Paris le porte-parole de l'état-major des armées
françaises, le colonel Thierry Burkhard. Il confirmait des témoignages sur l'atterrisage
à Kidal d'au moins un avion français dans la nuit de mardi à mercredi.
L'arrivée
de soldats français y intervient après la reconquête, au côté de l'armée malienne
et sans grande résistance, des deux autres grandes villes du Nord, Gao et Tombouctou,
aux mains de groupes islamistes armés qui y avaient multiplié les exactions depuis
plus de neuf mois.
Roland Jacquard, président de l’Observatoire international
du terrorisme, explique à Antonino Galofaro que ces groupes appliquent une stratégie
de repli :
Kidal était
le fief d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), dirigé par Iyad Ag Ghaly (ex-rebelle
touareg), un groupe islamiste armé allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Mais
des dissidents d'Ansar Dine, le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), ont récemment
affirmé tenir Kidal avec les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération
de l'Azawad (MNLA). Le MIA a assuré rejeter le terrorisme et prôner une "solution
pacifique" à la crise.
"Les Français ont rencontré des membres du MNLA et aussi
le secrétaire général du MIA, Algabass Ag Intalla, ainsi que des notables locaux",
a affirmé un membre de l'administration locale.
Selon une source de sécurité
malienne, les principaux responsables des groupes islamistes, dont Ag Ghaly et l'Algérien
Abou Zeïd, un des émirs d'Aqmi, se sont réfugiés dans le massif des Ifoghas, montagnes
au nord de Kidal, près de la frontière algérienne.
(Avec AFP)
(Photo:
Patrouille de l'armée française à Gao, dans le nord du Mali, le 26 janvier)