La ville historique de Tombouctou, au nord Mali, a été libérée lundi par les forces
maliennes et françaises, mettant fin à neuf mois de présence islamiste. Les soldats
maliens et français sont entrés dans la ville sans combat et ont été accueillis par
les cris de joie des habitants. Les islamistes, qui ont fui la ville sans opposer
de résistance, ont saboté les lignes électriques et téléphoniques plongeant la cité
dans l’obscurité à la nuit tombée. Les troupes maliennes assurent la sécurité dans
le centre-ville tandis que les soldats français se sont repliés dans les faubourgs.
Les pays donateurs et amis du Mali se rencontrent mardi à Addis-Abeba pour
dégager des fonds dans le but de financer la stabilisation du pays, essentielle pour
restaurer une véritable paix civile. Le Japon s’est déjà engagé à verser 120 millions
de dollars pour le Mali et le Sahel. Quelque 460 millions de dollars seraient nécessaires
pour parvenir à cet objectif.
Poursuite de la guerre
Du point
de vue militaire, la guerre est encore loin d’être finie même si la reprise de Tombouctou
est lourde de symboles. Cette cité abrite un patrimoine culturel musulman sans commune
mesure dans la région et possède, outre les mausolées des saints musulmans et un patrimoine
architectural unique, des bibliothèques de manuscrits inestimables, véritable trésor
culturel pour le Mali et l’ensemble du Sahel.
Le Premier ministre britannique
est disposé à envoyer deux cents militaires non-combattants en Afrique de l’Ouest
dont quelques dizaines au Mali afin d’entraîner les armées des pays ouest-africains.
Le Royaume-Uni serait ainsi le premier pays à aider concrètement sur le terrain la
France dans cette guerre. La joie des habitants des villes libérées
«
Dans la région libérée des groupes djihadistes, la population est en fête » déclare
à l’Agence Fides le Père Edmond Dembele, Secrétaire général de la Conférence épiscopale
du Mali. « Les radios et les télévisions continuent à transmettre les manifestations
de joie des habitants des villes qui viennent d’être reconquises par les forces maliennes
et françaises. Les gens sont heureux de retrouver la liberté et d’avoir la possibilité
de reprendre une vie normale.
A Gao, le maire est rentré dans la ville et
a constaté avec satisfaction que les habitants reprennent leur vie de toujours » conclut
le prêtre. Les différents groupes djihadistes avaient imposé à la population la stricte
observance de la charia, y compris les mutilations et les exécutions capitales.
Après
avoir libéré Gao, les militaires maliens et français ont libéré Tombouctou, la ville
qualifiée de patrimoine de l’humanité par l’UNESCO (organisme de l’ONU pour la culture),
qui a subi des dommages devant encore être quantifiés s’agissant de son patrimoine
artistique, fait de mausolées soufis et de précieux recueils de volumes d’une valeur
inestimable. (Avec Afp et Fides)