"Dans tous conflits, à l’horreur des fracas qui touchent les populations, qui mutilent
les corps et qui tuent, s’ajoutent des destructions de l’âme, qui blessent la mémoire
de ce qui fait l’identité d’un peuple, à savoir sa culture. En Iraq, après des années
de sanctions et le chaos qui a fait suite au récent conflit armé, huit mille ans d’histoire
sont maintenant mis dans la balance. Bibliothèques et archives ont été anéanties par
des incendies criminels, des bâtiments historiques et des institutions culturelles
ont été pillés et des objets d’une valeur unique ont disparu des musées et sites archéologiques.
" Voilà ce que déclarait il y a quelques années déjà Mounir Bouchenaki, Sous-directeur
général pour la culture à l'Unesco.
La guerre, l’occupation américaine, les
attentats à caractère sectaire en ont fait oublier la grande Mésopotamie, le berceau
de l’écriture. Actuellement, 12 000 sites archéologiques attendent toujours le retour
des archéologues. A trois mois du 10 ème anniversaire de la guerre en Irak, l’insécurité
reste toujours l’ennemi du patrimoine archéologique irakien.
Un reportage de
notre correspondante en Irak, Anne-Sophie Le Mauff