2013-01-29 08:10:40

Dossier : la lente amélioration de la situation des chrétiens d’Irak


L’Irak s’enlise dans une crise interminable. Ces dernières semaines ont été marquées par des vagues de violences anti-chiites, notamment à Bagdad et dans le nord du pays.

Ces attaques interviennent dans un contexte général de tensions intercommunautaires, la minorité sunnite accusant le gouvernement, dominé par les chiites et le Premier ministre Nouri al-Maliki, de les écarter de l’exercice du pouvoir. Aux racines de cette crise : un système politique sclérosé et officieusement interconfessionnel, clairement préjudiciable aux institutions. « On a l’impression d’avoir des gouvernements ou des partis politiques qui agissent au nom de leurs communautés religieuses ou ethniques, » confirme Mgr Basilios George Casmoussa, ancien archevêque syro-catholique de Mossoul.

Amélioration pour les chrétiens

La situation des chrétiens semble quant à elle s’améliorer. « Il y a moins de meurtres, moins d’assassinats, moins de poursuites, confirme Mgr Casmoussa, mais l’émigration reste encore un fait très difficile pour les chrétiens d’Irak et la confiance n’a pas encore été totalement retrouvée. Et cela est très important pour la pérennité de l’existence et du témoignage des chrétiens ».

Mais « il n’y a aucune amélioration sur le plan des lois » tempère-t-il aussitôt. « Les chrétiens ont besoin que certaines lois discriminatoires soient améliorées pour instaurer l’égalité entre citoyens. Ce n’est pas parce que l’on est chrétien que l’on doit avoir moins de droits que les autres. »


Dialogue intercommunautaire

Pour parvenir à une pleine égalité entre chrétiens et le reste de la population, « il faut se faire respecter » affirme Mgr Casmoussa. « Quand les minorités ne sont pas respectées en tant que citoyens on n’aura jamais les mêmes droits », explique-t-il. Or « il y a une certaine vue hautaine de la part de la majorité musulmane envers les minorités et particulièrement envers les chrétiens » regrette l’ancien archevêque de Mossoul. C’est pourquoi « il faut une véritable révolution des mentalités chez nos confrères musulmans » suggère-t-il avant de préciser : « nous ne voulons pas couper les ponts avec les musulmans ».
Mgr Casmoussa place de grands espoirs chez les musulmans, nombreux selon lui, qui restent silencieux et qui ont quelque chose à dire sur le futur de l’Irak. « Ayons le courage de dire ce que nous pensons » lance l’archevêque, invitant ces modérés musulmans à prendre la parole. « Vous avez des chaines de télévision qui sont pleines de programmes d’endoctrinements islamistes et fondamentalistes » dénonce-t-il avant d’exhorter chaque Irakien et chaque communauté à faire une lecture de leurs textes religieux qui soit davantage raisonnée.

Mgr Basilios George Casmoussa, ancien archevêque syro-catholique de Mossoul au micro de Manuella Affejee RealAudioMP3








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